La justice juvénile et les services de l'enfance sont au centre de toutes les attentions en Russie. Et la situation des enfants russes à l'étranger, leur médiatisation, font l'objet de toutes les spéculations, presque de tous les fanatismes.
En tout cas le discours se radicalise. Une manifestation est prévue demain à Moscou contre l'adoption internationale. L'Ombusdman pour les enfants fait l'objet d'une pétition sur internet qui a déjà recueuilli quelques milliers de signatures, demandant à Poutine de le révoquer. En réponse, il accuse ses détracteurs de pédophiles. Et parallèlement la médiatisation des mauvais traitements sur les enfants russes à l'étranger augmente. Ou s'agit-il des mauvais traitements eux-mêmes? Voici un exemple qui frise l'absurde.
Un couple de scientifiques vit et travaille à l'étranger depuis de nombreuses années. Tantôt en Allemagne, tantôt en Suisse. Lui est souvent professeur invité à Hambourg, à Stuttgart. Il a reçu de nombreux prix en mathématiques et en physique, notamment par l'OTAN.
Ils sont à ce moment là en Suisse. Ils décident de rentrer en Russie. Sur invitation, entre temps, ils passent par l'Allemagne. Mais ils arrivent dans la nuit à la gare de Stuttgart, où ils décident d'attendre le lendemain matin pour repartir. Une des employées de la gare les remarque, appelle les services de l'enfance et à partir de là, l'enfer commence. Jusqu'au jour où, en été, la mère partie s'occuper de formalités administratives, notamment pour la scolarisation de leur enfant comme l'exigeait les services de l'enfance un mois plus tôt, des coups secs résonnent à la porte. Pas le temps de dire d'attendre qu'ils s'habillent que la porte est défoncée, 10 policiers accompagnent les représentants du service de l'enfance, prennent l'enfant, arrêtent le père.
Le père passera, sans qu'aucune accusation ne soit formulée contre lui, une nuit en prison. L'enfant est amené dans un centre spécial. La personne chargée de s'en occuper est par ailleurs accusée d'abus sexuels sur un autre enfant de ce centre et les procureurs mènent l'enquête. Mais en ce qui la concerne, la présomption d'innocence joue.
Toutefois, le juge, pour justifier la décision des services de l'enfance, déclare que "ces parents-scientifiques ont une représentation du monde étrange qui peut nuire à l'enfant". Alors que tous leurs collègues étrangers insistent sur la qualité et l'importance de leur apport scientifique.
Le centre a déplacé l'enfant, sans prévenir les "anciens parents", comme ils le déclarent, et refusent de les informer de l'endroit où se trouve le petit. Lorsque la famille s'est adressée à leur ambassade, ils n'ont pu recevoir qu'un seul conseil: adressez-vous à la police. Pourtant, c'est la police qui était intervenue aussi.
Une association en Allemagne a pris le relai, expliquant qu'ils sont loin d'être les seuls russes dans ce cas. Mais que leurs chances de récupérer rapidement leur enfant sont très minces.
Soulignons juste un petit détail: l'enfant a la nationalité russe, un passeport russe, comme sa mère. Le père, un passeport diplomatique.
Soulignons juste un petit détail: l'enfant a la nationalité russe, un passeport russe, comme sa mère. Le père, un passeport diplomatique.