Attaque d'un bus à Donetsk, 15 morts civils et des dizaines de blessés
Cette guerre en Ukraine est très étrange, pleine de non-dits, d'intérêts divers et variés qu'il semble falloir protéger à tout prix. Embargos, sanctions, échanges commerciaux, prêts. Tout se mélange. Et les esprits parfois aussi. Alors l'on négocie, la paix. Comme un réflexe de sauvegarde morale. Nous sommes des hommes, pas de cupides commerçants de BD. Non, des hommes, des vrais, qui s'inquiètent du sort du Monde. On négocie la paix malgré les déclarations guerrières, mais non de guerre. Et l'on se contorsionne pour rester coûte que coûte dans cette petite frange grise d'incertitude bon marché. Malgré les échanges de tirs. Même quand les civils continuent à tomber les uns après les autres, presque toujours du même côté, sous les mêmes bombes. Mais le post-modernisme n'a-t-il pas une limite fondamentale: celle des faits?
Aujourd'hui, plus précisément ce matin, un
bus a explosé sous l'action d'un groupe de diversion ukrainien. 15 corps dans la rue, à la fenêtre, à terre, sur les sièges. 15 corps de femmes, de personnes âgées. 15 corps de civils et des dizaines de blessés. Hier, l'artillerie ukrainienne a bombardé un arrêt de tramway, 9 morts. Qui ne comprennent pas pourquoi Poroshenko se fait appeler le Président de la paix. Qui ne comprennent pas pourquoi l'on négocie, ni ce que l'on négocie. De simples individus qui ne pourront plus se poser la question. Mais la question est reprise. Par les proches, par les voisins, les amis, par toute une population.