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Le 1er octobre s'ouvre la session automnale de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Le monitoring concernant la Russie passant entre les mains des ministres, ce qui est un signe diplomatique assez fort, le président de la Douma, S. Narychkine, est revenu sur son intention de conduire la délégation russe lors des débats concernant la Russie. Ce qui dérange les députés européens.
Le contenu de la déclaration européenne concernant la Russie était connue de S. Narychkine. Les critiques touchent essentiellement la garantie des libertés civiles et la protection de la liberté d'opinion. Autrement dit, il va surtout s'agir d'un suivi de l'actualité. Le président de la Douma était prêt à prendre part à la discussion. Mais quand, avant même le début des débats, le niveau du monitoring de la Russie est renforcé diplomatiquement et passe au niveau des ministres, ce qui indique un mécontentement profond des parlementaires européens concernant l'exécution de ses obligations par la Russie, S. Narychkine est revenu sur ses intentions. La décision diplomatique est prise avant même le début des débats, il y a donc peu de chance qu'il s'agisse d'une réelle discussion, c'est-à-dire d'un échange d'arguments, d'une écoute des arguments de l'autre.
La réaction de A. Puchkov, à la tête du Comité de la Douma pour les relations extérieures est assez émotionnelle. Selon lui, c'est un évènement sans précédent, d'autant plus que la Russie est un des membres qui participe le plus au financement du budget du Conseil de l'Europe. Il indique également qu'aucun pays ne modifie sa législation intérieure en fonction de pressions extérieures.
Le fait que la Russie soit un des plus gros payeurs ne donne aucun passe-droit et n'est pas ici un argument. Il ne s'agit pas de la possibilité d'acheter un statut spécial. De même, la Russie étant membre du Conseil de l'Europe, elle a accepté de prendre en compte au niveau de la législation et de son application les règles de droit européen et les valeurs européennes, qu'elle partage.
En revanche, l'acharnement improductif contre la Russie de la part des instances européennes fait réfléchir. Il est évident que la démarche européenne n'est pas sans arrière pensée. Et l'Europe sort de sa compétence quand elle veut intervenir dans des affaires concrètes, comme Pussy Riot. Ces derniers temps l'Europe a largement développé des déclarations politiques très critiques envers la Russie, ce qui n'a eu absolument aucun effet positif sur l'évolution de la législation et de son application dans le pays. Ne serait-il pas temps de changer de tactique, si le but est réellement celui affiché, à savoir la diffusion des valeurs européennes "classiques"? Parce que le chemin suivi ne sert qu'à provoquer une crispation de la Russie, qui, à l'inverse des pays européens, est encore en mesure de défendre sa souveraineté.