Voir: http://www.stoletie.ru/lenta/sevastopol_reshil_stat_subjektom_rf_825.htm
Alors que la Crimée avait annoncé, au départ, un referendum fin mars sur le retour au statut de 1992, idée logique dans le cadre d'une possible réelle fédéralisation de l'Ukraine qui permettrait de sortir du conflit sans fin opposant une population partagée presque également, la situation a radicalement changée hier.
Sébastopol a officiellement émis le souhait d'entrer en tant que Sujet dans la Fédération de Russie. Pour sa part, la Crimée organisera un referendum, auquel Sébastopol prendra part, le 16 mars, posant deux questions:
- "Etes-vous pour le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie en tant que Sujet à part entière?
- Etes-vous pour la restauration de la Constitution de la République de Crimée de 1992 et pour le statut de la Crimée comme partie de l'Ukraine?"
Les habitants de la région devront donc formuler leur choix d'avenir: soit rester dans le cadre de l'Ukraine, mais avec une autonomie renforcée qui leur permettrait de se protéger des excès du pouvoir central actuel, ou entrer à part entière dans la Fédération de Russie. Il est intéressant de remarquer avec quelle vitesse évolue la situation. Plus elle se radicalise à Kiev et en Occident, plus la Crimée court se réfugier dans les bras de la Russie. Sans même parler des différents scandales, que seuls les dirigeants européens ont encore le manque de professionnalisme d'ignorer, la diplomatie bizantine menée à l'égard de la Russie est un échec total. Echec pour lequel aucun fonctionnaire européen, pas même Mme Ashton, n'encourt la moindre responsabilité politique. Surprenant dans un système démocratique ...
Immédiatement, le procureur de Kiev appelle à l'arrestation des dirigeants de facto de Crimée. Tourtchinov annonce que Kiev a annulé la décision d'organiser ce referendum. Sur la scène internationale, Barack Obama donne le ton: dans une déclaration spéciale, il affirme que les Etats Unis estiment ce referendum contraire à la Constitution - ce qui en soi ne manque pas d'humour ... L'UE, pour sa part, a décidé de suspendre les négociations concernant l'assouplissement du régime des visas avec la Russie - négociations qui sont de toute manière au point mort depuis longtemps.
Pour autant, en dehors des déclarations politiques, ni les Etats Unis, ni les pays de l'UE ne se pressent pour adopter les sanctions dont ils avaient menacé la Russie. La France a des contrats en cours qu'elle veut remplir, l'Allemagne est trop impliquée économiquement avec la Russie ... Il reste le Congrès américain pour appeler le Président Obama à ne pas participer au G8. La nouvelle répartition des forces géopolitiques est en train de se décider.