Voir: http://izvestia.ru/news/556968
Les députés veulent contrôler sur quels fondements les membres des ministères améliorent leurs conditions de vie, plus précisément leur appartement. En effet, les chiffres démontreraient une pauvreté accrue dans la fonction publique ...
Chaque année, sur fonds budgétaires, les différents ministères attribuent à leurs membres des primes au logement, en totalité quelques centaines de millions de roubles, le montant pouvant atteindre certaines années le milliard. Or, selon la législation en vigueur, un fonctionnaire d'un ministère est en droit de présenter une demande concernant l'amélioration de ses conditions de logement dans certains cas précis et limitativement énumérés: s'il réside dans une sorte d'auberge à tarif réduit, dans un appartement communautaire, dans un T1 à deux familles ou dans un appartement s'il y a moins de 15m2 par personne. Ensuite, la demande doit être examinée par une commission qui vérifie l'exactitude des faits et établie une liste de priorité. Suite à quoi, le fonctionnaire peut recevoir une aide financière pour devenir propriétaire d'un appartement, soit en recevoir un en propriété.
Les fonctionnaires russes seraient-ils donc aussi pauvres? C'est à en douter. Et les parlementaires en doutent sérieusement. Ce mécanisme permet surtout de maintenir un rapport de subordination proche de la féodalité, le lien devient pécunier et personnel avec les responsables du ministère. Nous sommes donc très loin de l'idée de la fonction public et du service d'Etat. D'autant plus que le contrôle est presque impossible. Les parlementaires ont connaissance du montant global et final, mais pas du détail. Et dans les déclarations de revenus des fonctionnaires, l'origine des ressources n'est pas indiquée.
Plusieurs affaires ont mis la puce à l'oreille des députés. Ainsi, dans le cadre de l'affaire autour des détournements de fonds commis par le ministère de l'agriculture, en mai 2013, la commission a découvert l'attribution d'une prime au logement de 25 millions de roubles au directeur du département juridique, Oleg Donskykh, lui permettant de se construire une coquette maison sur Rublevka (lieu d'habitation devenu presque caricatural de haute société moscovite). Par ailleurs, les députés ont reçu plusieurs requêtes de fonctionnaires du ministère de l'enseignement de la recherche, dirigé par le tant contesté Livanov, selon lesquels les primes au logement ne sont pas accordées en fonction du besoin des personnes en formulant la demande, mais en fonction de la loyauté envers ce cher ministre Livanov. D'une prime au logement, nous sommes passés à une prime de vassalité.
Suite à tout cela, les différentes fractions parlementaires veulent travailler sur les mécanismes permettant d'introduire un contrôle du bien fondé de l'attribution de la prime au logement pour les fonctionnaires des différents ministères, bref les rendre plus transparentes.