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lundi 2 juin 2014

Le "mandat impératif": Mironov veut encore réduire la laisse des députés

 
Mironov est têtu, comme toutes les personnes qui ont peu d'idées. Lorsqu'elles en attrapent une, par hasard, au vent, une dont peut être le propriétaire ne veut plus ou qui a été oubliée pour une raison ou pour une autre, elles s'y attachent comme à un radeau.
 
Et notre cher Mironov, non seulement ne brille pas par l'intelligence ou l'éloquence, mais il n'a pas particulièrement d'autorité naturelle. Il faut donc compenser. Et il a trouver le moyen magique de mettre tous ses députés au pas, ceux qui ne l'écoutent pas, ceux qui n'obéissent pas au Parti (évidemment il ne s'agit pas d'une obéissance à sa personne...), ceux qui expriment une autre voix.
 
Bref, il revient à la charge avec son mandat impératif. Il en parle au Président, qui a manifestement - et c'est une erreur - d'autres chats à fouetter en ce moment. La réponse est simple: si tous les partis sont d'accord, faites comme vous voulez.
 
Et ce que veut Mironov est très simple: un député qui n'est pas dans la ligne du parti,doit non seulement être exclu du parti, mais également perdre son mandat, évidemment après décision de la Douma, ce qui en plus dégage le Parti de toute responsabilité. Un mélange audacieux de mesquinerie et d'ignorance. 
 
Oublions le fait que cela puisse franchement violer l'expression de la souveraineté populaire, car dans le cadre d'un mandat impératif, c'est celui qui attribue le mandat qui a le droit de le reprendre. Or, quand c'est le peuple qui vote, c'est à lui de le reprendre, pas au parti.
 
Et imaginons ce que cela peut donner. Ces dirigeants de partis qui n'arrivent pas à tenir toutes leurs troupes en laisse, bien court, peuvent régler leur problème sur le dos du parlementarisme. Pratique et efficace. Dangereux aussi, car les députés ayant une épée de Damoclès sur la tête vont être encore plus dociles. Ce qui est catastrophique pour la qulité des débats parlementaires. Et ne parlons pas du pluralisme politique, réel et non formel. Sans oublier la réputation du parti politique et de son dirigeant auprès de la population. Les partis en général ont déjà une très mauvaise réputation, en Russie comme ailleurs, cela ne va pas les aider.
 
Ahhh, l'ombre de Gryzlov plane encore sur le parlementarisme russe, un peu comme le fantôme de l'Opéra ....

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