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jeudi 27 août 2015

Les médias semblent étrangement découvrir l'immigration en Europe

Des migrants profitent du fait qu'un camion à destination de l'Angleterre s'arrête à un stop pour tenter de s'introduire à l'intérieur, le 9 octobre 2014, à Calais.

A lire la presse francophone ces derniers mois, j'ai l'impression que la France en particulier et l'Europe en général découvre l'immigration. Etrange, non? Quand on regarde dans la rue, cela semble faire un certain temps que le phénomène existe. Pourtant, il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer cette hystérie collective, professionnellement filmée et diffusée.


J'adore les shows télévisés. Je me souviens encore, à l'époque presque préhistorique de la mise en scène médiatique, du débarquement des sacs de riz en Somalie, programmé en fonction des horaires du journal TV. Ah, que c'était le bon temps! La nuit, en éclairage des caméras, ces soldats de la paix!

Pourquoi je vous en parle? Et bien ça m'est revenu à l'esprit en voyant la couverture médiatique, beaucoup mieux faite, de ces pauvres immigrés bloqués à la frontière macédonienne, qui ne peuvent avancer, continuer leur "migration" car ce pays là ne leur plait pas trop, pas assez riche, et poussent enfants sur les bras, et crient et pleurent et les tirs de la police et la fuite mais pour mieux revenir et encore ils poussent et enfin ils passent. On en perd son souffle. Tellement c'est beau. C'est poignant. Et ce gros plan sur les fesses d'un pauvre type qui s'est pris une balle en caoutchouc. En gros plan sur ces fesses. Désolée, mais vues les fesses biens poilues et pas très propres, c'était moins touchant. Mais heureusement la caméra glissait sur le visage effaré de l'homme et l'on pouvait à nouveau s'émouvoir. J'adore le bon cinéma! Et de nos jours, rien de tel que la télé-réalité!

Comment ça je n'ai pas de coeur? Mais, si il bat. Il a juste du mal à s'émouvoir au bon moment médiatique, quand la clochette se met en route. Dommage, ce serait tellement plus simple.

J'aimerais tellement pouvoir ajouter ma petite larme aux milliers de larmes humanitaires en lisant que les interceptions de clandestins ont doublées en un an à Calais et surtout ne pas me demander s'il s'agit du doublement des interceptions en raison d'une augmentation des effectifs ou s'il s'agit d'une augmentation du nombre des clandestins, mais dont on ne parlait pas tant avant.

Dans le même style, j'aimerais encore plus m'émouvoir en lisant que 230 000 migrants ont posé le pieds sur le sol européen en 2014, ce qui est largement plus qu'en 2013.

Alors comme je ne suis pas spécialiste des questions d'immigration, je me renseigne. Et voici quels chiffres on trouve en accès libre sur le site de l'INSEE:

De 2004 à 2012, en moyenne 200 000 immigrés par an sont entrés sur le sol français. Compte tenu des décès et des départs, la population immigrée a augmenté de 90 000 personnes par an. Début 2013, elle représente 8,8% de la population française globale.

Et là, le chiffre de 8,8% me semble très bas, étrangement. Alors en continuant à chercher je lis que :

En 2011, 114 569 personnes immigrées ont acquis la nationalité française, 96 051 en 2012, 97 276 en 2013 et 105 613 en 2014. 

Donc, déjà on ajoute. Ensuite on trouve aussi qu'en moyenne en France 100 000 enfants par an naissent de deux parents étrangers.

Donc, par an on a en gros 100 000 personnes qui arrivent, 100 000 qui naissent et 100 000 qui sont naturalisées. 

Tout de suite, ça fait relativiser les chiffres annoncés dans la presse.

Par ailleurs, la surmédiatisation récente du phénomène de l'immigration est surprenante. En général, il s'agissait plutôt d'en cacher l'ampleur et d'éviter d'en éclairer les détails quotidiens. Lampedusa déborde depuis longtemps, Kos est en première ligne aussi, mais on met l'accent sur la Macédoine qui sort l'armée, la République hongroise qui veut restaurer les frontières, etc. Surprenant, surtout quand ce sont les mêmes images qui font le tour des médias.

Qu'est-ce que cela montre? Que les Etats-Nations souverains ne peuvent plus ni de facto ni de jure exister. Ni les chars, ni l'armée ne peut protéger les Etats contre une foule désarmée. Ils ne peuvent donc faire face à la vague d'immigration plutôt bien organisée. Pardon, de "migrants", comme s'ils étaient toujours en mouvement, comme des nuages dans le ciel qui ne font passer, encore et toujours.

Donc, le marché est clair: à l'époque de la mondialisation claivoyante, les Etats ne peuvent plus compter sur des frontières qu'ils ne peuvent de toute manière maîtriser. Donc les frontières n'ont plus de sens. Tout doit être géré au niveau européen. Officiellement et définitivement. Sinon, ils n'auront pas d'aides. Et s'ils veulent se débrouiller seuls, encore et encore plus de "migrants" venus d'ailleurs et allant quelque part passeront en force chez eux, juste le temps nécessaire. 

Et avec la mondialisation le multiculturalisme, ou plutôt "l'aculturalisme". Car aucune nation ne peut intégrer un tel flux d'immigrés de cultures différentes arrivant depuis aussi longtemps.

Et ainsi la boucle est bouclée. 

Et ainsi la vision de ces "migrants" devient beaucoup moins romantique. Mais si la "bonne décision" est prise par ce qu'il reste des états européens, la question pourra être réglée avec la discrétion nécessaire à la chose et les caméras se fixeront sur un autre objet de scandale qui pourra tout autant émouvoir la population.

PS: Pour ceux qui seraient choqués par mes propos, interrogez-vous sur le cynisme nécessaire pour utiliser la misère humaine dans ce type de jeu politique. Ensuite l'on pourra parler de bons sentiments.

5 commentaires:

  1. Je me suis fais la même réflexion. Actuellement deux outils sont utilisés pour fiche le bazar en Europe : la révolution colorée; les migrants.
    Les migrants qui se pressent justement là où le nouvel ordre mondial veut s'imposer. Comme par hasard la Macédoine et la Grèce. Si ce n'est pas un instrument de pression alors qu'est-ce que c'est ?

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  2. En effet, cela crève les yeux, et l'Européen lucide se demande: que faire? Que faire pour désamorcer la bombe?

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    1. Quitter l'UE et l'euro, l'unique solution à l'horizon. Chaque État re-deviendrait souverain et irait gérer le problème comme bon lui semblerait. Mais quel dirigeant européen actuel aura-t-il le courage pour le faire ?

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  3. Aurions-nous perdu la raison au point de croire qu'il n'y aura jamais d'après. Comment ne se rend-on pas compte que nous vivons dans un village. Que demain nos enfants auront certainement besoin de ces peuples que nous humilions, que nous maltraitons, que nous tuons aujourd'hui. N'auront-ils pas, alors, raison de dire à nos enfants : voyez ce que vos parents nous ont fait. C'est votre tour maintenant de souffrir comme nos parents.

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  4. D'une certaine façon, les choses deviennent plus simples et plus compréhensibles dès le premier abord. Lorsque la presse dite dominante, subsidiée, traite unanimement un problème, il est clair qu'une arnaque est en cours. Les Soviétiques devaient ressentir la même chose avec la presse de l'époque: un thème dominant annonçait à chaque fois quelque initiative du pouvoir. Le problème de nos jours est que les thèmes se multiplient et se chevauchent, on en perdrait la tête. On passe de l'arnaque du Thalys à l'exploitation macabre d'un camion frigorifique, en surfant sur les embarcations libyennes qui se retournent. En toile de fond, en toute discrétion, Stoltenberg inaugure une base de l'Otan près de Tbilissi.

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