Juncker signe et persiste. Déjà mi-septembre son "plan" était irréaliste. Et n'a aboutie à rien. Comme nous l'écrivions déjà ici. Et pourtant il continue. A forcer les pays. A contraindre les souveraintés. A noyer les peuples. Au nom d'obligations dites morales, pour couvrir des choix politiques suicidaires fait au nom d'une Europe à laquelle on n'a pas demandé son avis. Et des chiffres ronds, glissants, lisses, 100 000, sont lancés en l'air, tournicotent, font trois tours et puis s'en vont. Et rien n'est réglé.
Cent milles ou cent millions, cela n'a pas plus de sens.
Voici comment tente de nous l'expliquer Le Figaro:
"Sur les 100.000 places d'accueil, la Grèce a accepté de créer, avec l'aide du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR),30.000 places d'accueil d'ici à la fin de l'année. Dans un deuxième temps, 20.000 places seront créées dans des familles d'accueil et des logements en location subventionnés par le HCR. Les 50.000 places restantes seront installées le long de la route des Balkans en coordination avec l'ONU."Et comme il faut bien arrêter l'hémorragie, l'UE prévoit d'envoyer 400 policiers pour sécuriser les frontières extérieures de l'UE.
Vraiment, moi, je me sens rassurée. Enfin, je devrais me sentir rassurée. C'était quand même le but de cette opération spéciale de mini-sommet. Pourant, quelques inquiétudes traînent. C'est étrange.
Ce n'est pas à cause de l'afflux grandissant en Grèce:
"L’OIM vient d’annoncer que la Grèce a accueilli en l’espace de cinq jours, 48 000 migrants .Un record. L’organisation a déclaré : « En dépit de la détérioration des conditions météo, environ 48.000 migrants et réfugiés ont traversé la mer vers les îles grecques, en provenance de Turquie, soit environ 9 600 personnes par jour au cours des 5 derniers jours »."A moins que ce ne soit à cause de la Slovénie:
"Lorsque la Hongrie avait fermé sa frontière commune avec la Serbie à la mi-septembre, la Croatie s’était retrouvée face à un afflux considérable de clandestins, en raison de la déviation de la route des Balkans qu’avait impliquée cette fermeture. (...) Le scénario se répète à nouveau dans un pays voisin, avec la fermeture de la frontière entre la Hongrie et, cette fois, la Croatie, vendredi dernier. Elle fait suite à l’édification d’une clôture achevée jeudi dernier. Cette fermeture a donc entraîné une nouvelle déviation de la route des Balkans et la Slovénie est devenue la nouvelle porte d’entrée dans l’Union européenne. (...) Un record d’arrivées a même été battu, selon la police slovène, qui a indiqué ce jeudi matin qu’entre mercredi et jeudi, plus de 12 600 clandestins avaient franchi leurs frontières. (...) Depuis samedi dernier, 34 131 clandestins sont ainsi entrés dans le petit pays de deux millions d’habitants."Autrement dit, la population de la Slovénie a augmenté de plus d'1% en quelques jours. Mais l'UE lui intime de mettre un terme à cette politique purement nationale pour enfin comprendre ce que suppose son appartenance à l'UE. Bref, le moment de payer la facture est arrivé.
Et n'oublions pas l'Allemagne, qui continue à battre les records et la Bavière tire la sonnette d'alarme:
"Aujourd'hui, on se noie." C'est l'aveu du porte-parole de l'antenne bavaroise de la police fédérale, Frank Koller, à l'agence allemande de presse DPA. Selon lui, rien que samedi, 4 000 personnes sont arrivées dans le secteur de Passau, à la frontière avec l'Autriche, l'un des principaux points d'arrivée des migrants en Allemagne. (...) "À Passau, on attend encore ce soir dix cars en provenance d'Autriche. On part du principe qu'on va avoir un problème aujourd'hui. (...) On ne va pas pouvoir traiter comme ça ce flux", a-t-il ajouté."
Comme A. Merkel l'avait annoncé, cela ne reste pas sans conséquences. Pour autant, les conséquences, à ce jour visibles, ne sont pas celle des lendemains qui chantent, dont on nous berce si délicatement.
La première est la radicalisation de la population d'origine, qui se sent submergée. Cette population dont on ne peut plus parler sans être soi-disant "extrémiste". En Allemagne, se multiplient les actions violentes, comme les incendies de centres d'accueil de migrants. L'on voit également s'organiser des mouvements, comme ces groupes qui mettent en ligne la liste des centres d'hébergement des migrants en Allemagne.
Les habitants trouvent leur ville défigurée et mettent des vidéo en ligne. Ici une vidéo tournée par une habitante de Berlin:
Les manifestations de contestation des politiques migratoires prennent de plus en plus d'ampleur et touchent différents pays comme la Finlande, la Roumanie, l'Allemagne, la Pologne, dans les Balkans ... Pour autant, elles sont négligées, les participants sont considérés comme des extrémistes, donc indignes du contrat social.
Les conséquences politiques ne se font pas attendre. En Pologne, par exemple, un pays où les manifestations sont nombreuses, les eurosceptiques Droit et Justice reprennent la majorité absolue au Parlement. La côte de popularité de la Chancelière allemande chute et les manifestants demandent son départ. Elle atteint son score le plus bas depuis 4 ans, avec 54%. Parallèlement, son allié conservateur très critique envers sa non gestion de la crise des migrants a fait un bon de 11 points et atteint déjà 38%. Plus de 51% des allemands se disent effrayés par l'afflux de migrants.
Mais tout continue, car restaurer les frontières, ce qui serait le seul remède, avec évidemment la lutte réelle contre l'Etat islamique (mais ici aussi l'UE n'est pas autonome), entraînerait la fin du système aujourd'hui en vigueur. Or le système est en train de se défendre lui-même. De défendre sa survie. Pas de défendre les pays membres. L'UE se défend contre les Etats membres. Un virage a été pris.
Juncker pense-t-il sérieusement sauver l'UE avec sa répartition de 100 000 migrants et 400 policiers aux frontières? Sans oublier le socle de ce mini-sommet: arrêter de faire trasiter les migrants. Bref, les pays frontaliers de l'UE, les Balkans et la Grèce principalement, doivent les garder. Une certaine conception de la solidarité ... Ce qu'illustre cette déclaration:
"Illustrant les divisions entre les participants, une source européenne a reconnu que "beaucoup autour de la table (du sommet) ont pris des décisions qui affectaient les autres".
L'immigration de masse : le désespoir, la ruine et la mort.
RépondreSupprimer