Après les attentats de Paris, la France a décidé d'intensifier ses frappes contre Daech et veut lancer une politique active en matière de lutte contre le terrorisme. Voyage planétaire de F. Hollande pour lancer une coalition mondiale de plus en plus improbable. Séjour du ministre français de la défense à Moscou, hier, pour coordonner les actions en Syrie, partager les informations ... Et parallèlement, la presse française pullule d'articles mettant en cause les capacités objectives militaires françaises. Etrange décalage, non?
Les députés, tout autant que les journalistes, semblent avoir de sérieux doutes à ce sujet.
Des munitions qui ne sont plus fabriquées en France pour des armes toujours utilisées, des approvisionnements aux Etats Unis et dans les pays du Golfe. Nos grands alliés. Devenus nos protecteurs.
Bref, dès 2009; la presse s'interroge sur les possibilités d'utilisation du fusil Famas:
"L’armée de terre rencontre de sérieuses difficultés avec les munitions de 5,56 mm destinées au fusil d’assaut Famas. Plusieurs militaires ont été blessés au cours d’exercice, dont certains au visage. (...) L’utilisation de la munition F3 est donc pour l’instant interdite et les militaires doivent utiliser les stocks de leur ancienne munition F1 de fabrication française. Le problème est que la France a complètement renoncé à fabriquer ses propres munitions, après la fermeture de l’établissement du Giat au Mans, il y a une dizaine d’années. Il faut donc les acheter à l’étranger, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Israel ainsi qu’aux Emirats arabes unis. Selon de premières informations, non recoupées, ce seraient les munitions en provenance de ce dernier pays (société ADCOM) qui posseraient le plus de problème. Non pas qu’elles soient mal conçues, mais elles ne sont pas réellement adaptées au fusil français. "
Or, la France continue a les utiliser. Notamment en Syrie, où des inquiétudes quant à l'approvisionnement en munitions revient sur le devant de la scène. Mais ces problèmes ne semblent pas être pris au sérieux :
"les aléas que cela peut comporter «pour la simple sauvegarde de l'indépendance et de la souveraineté de nos approvisionnements». Face à cette interrogation, «les rapporteurs (...) ont enregistré des réactions qu'ils ont parfois trouvées étonnantes, tant certains de leurs interlocuteurs ont balayé la question d'un revers de main», déplorent Nicolas Dhuicq et Nicolas Bays."
Donc, la question des munitions n'est pas importante. Soit. Mais pourquoi d'un seul coup apparaît celle des bombes? Lorsque j'ai vu cette information la première fois, je n'ai pas pu y croire. Ca ressemblait trop à de l'intox. C'était trop éloigné de la vision que j'avais de mon pays. Mon esprit résistait. Mais les sources semblent sérieuses, désespérément sérieuses.
"la France aurait "commandé en urgence" quelques "centaines de bombes guidées GBU" (Global Bomb Unit), utilisées dans le cadre de l'opération l'opération "Chammal", qui vise à combattre l'Etat Islamique en Lybie et en Syrie. (...)Les fournisseurs américains auxquels la commande aurait été passée pourraient cependant ne pas livrer la France de sitôt. Ils doivent en effet, selon Le Monde, fournir auparavant "8 000 bombes pour une importante commande saoudienne", promises par Washington. "Les Emirats, le Qatar et l'Arabie saoudite ont compris que la guerre allait durer, eux font des stocks", estime une source militaire au quotidien de soir, qui rappelle que l'approvisionnement en munitions a toujours été, selon lui, "le parent pauvre des arbitrages" français."
Et ici non plus, ce n'est pas grave? Je ne suis pas spécialiste en matière militaire et encore moins en matière d'armement. Je ne suis qu'un simple citoyen qui se pose des questions et n'obtient pas de réponse.
- Pourquoi la France met sa sécurité nationale en situation de dépendance ?
- Pourquoi lancer des opérations militaires de grande envergure si très rapidement des députés s'inquiètent sur les capacités matérielles de la France à les assumer?
- Avons-nous encore les moyens d'avoir une politique étrangère?
Une chose est certaine, si l'action française en Syrie commence à déplaire aux membres de la coalition, comme les Etats Unis, le Quatar ou l'Arabie saoudite, il ne sera pas difficile de couper les possibilités d'action à la France. Et ces pays ont une vision assez particulière de la situation sur place, des rapports religieux notamment et défendent des intérêts propres. Intérêts qui ne sont pas forcément ceux de la France.
Que s'est-il passé avec notre pays pour en arriver là?
Il faut être prudent avec ces informations. Une part est vraie l'autre douteuse. I y a eu des évolutions depuis 2009. De nouvelles commandes etc...Ceci dit la situation n'est pas bonne
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe me pose ici une question, cette pénurie de munitions ne fait-elle pas partie du brouillard de guerre de la coalition US en Syrie ? Je m'explique ..
Cette coalition a un but double : renverser le président Assad et partitionner l'ex-Syrie et l'ex-Irak en plusieurs entités formées sur bases religieuses. C'est le vieux plan de remodelage du Grand Moyen Orient. Dans ce cadre, ils prévoient la création d'un Kurdistan se prolongeant le long de la frontière syrio-turque pour pérenniser les approvisionnement de l'ÉI par la Turquie.
Le but des "4+1" (Syrie, Irak, Iran, Russie + Hezbollah) est de maintenir l'état syrien, le gouvernement légitime de Syrie et le droit international. Pour ce faire, ils ont besoin d'assécher les finances de Daech, donc de faire cesser les trafics (notamment de pétrole) de l'ÉI vers la frontière turque.
La France fait partie de la coalition US (normal entant que vassal OTAN des USA), mais aide officiellement la Russie à combattre Daech. Ce rôle ambigu devra cesser à un moment ou à un autre, d'où ma question : le manque de munitions n'est-il pas l'occasion rêvée pour que la France puisse rejoindre clairement la coalition anti-syrienne ?
Non2.
Dans votre analyse, je ne comprends pas pourquoi le manque de munitions de l'armée française serait-il "l'occasion rêvée" pour que la France puisse rejoindre la coalition anti-Assad.
SupprimerUn pays souverain doit avoir une politique étrangère claire, indépendante, et il ne doit pas trouver d'excuses envers ses partenaires internationaux par des faux-semblants ou de simulacres d'histrions de province.
Nous aimerions toujours croire à la version officielle, et celle-ci nous mène même à supposer que ce voyage-éclair de Le Drian à Moscou n'était pour d'autre raison que pour commander de bombes russes. Finalement, leur prix est maintes fois inférieur à celui de leurs congénères américains.
Toutefois, si votre théorie s'avère, alors on pourrait dire que la France et sa diplomatie ont résolument touché le fond du puits.
Depuis 70 ans, la France n'a pas connu de guerre sur son sol. On a tout oublié et si l'on diffuse très souvent des documentaires sur la 2ème guerre mondiale, on a l'impression que c'est pour des raisons de politique intérieure.
RépondreSupprimerEt pourtant si l'on se souvenait du martyre des millions de soldats morts héroïquement, en France, au cours des 3 dernières luttes armées, combien on prendrait (et l'on aurait pris) de précautions pour éviter de réunir tout ce qui peut conduire à des conflits intérieurs, pour éradiquer ou éloigner l'ennemi avant qu'il n'agisse et pour soutenir ceux avec qui nos intérêts convergent. Combien aussi on soignerait notre défense et, à ce sujet, cet article fait bien le tour du problème.
Placer la réflexion avant l'action, c'est un minimum avant de vouloir entrer en guerre, visiblement, ce n'est pas ce qui a été fait. Peut-être qu'il y a, pour certains de nos dirigeants, un problème de santé mentale...
vous voulez un éclairage par un vrai spécialiste?
RépondreSupprimerécoutez le colonel: https://www.youtube.com/watch?v=wc7CBAEppf0
Hollande n'est pas Tartarin et n'est que de Corrèze et non de "Ta-race-con".
RépondreSupprimerEt puis il n'a fait que l'ENA et non polytechnique.... Alors ceci n'explique pas cela!
https://launedekeg.wordpress.com/2015/12/25/keg-en-ce-25122015-en-nativite-tout-est-bon-meme-et-surtout-la-naivete-la-paix-etait-attendue-et-nous-fumes-en-guerre/