La chaîne allemande ARD et le journaliste Hajo Seppelt sortent le troisième film sur le dopage en Russie, un seul n'a manifestement pas été suffisant. Mais suffisant pour quoi? Le 17 juin la décision finale doit être prise sur la participation - ou non - de toute l'équipe russe d'athlétisme aux JO de Rio. Peu importe, ceux qui se sont dopés, ceux qui ne se dopent pas. Si ce n'est toi c'est donc ton frère ... Et le troisième film, ça devient de l'acharnement, est sorti le 8 juin. Trois mois après le précédent.
Nous ne reviendrons pas sur le fond de ce film, je n'ai pas mené d'enquête et je ne suis pas chimiste. Mais certains éléments concernant la démarche laissent songeur sur la fiabilité des informations obtenues et des conclusions tirées: il y a un dopage d'état en Russie. Donc ce n'est pas un ou deux athlète - 0,3% sont contrôlés positifs - qui doivent être écartés et justement sanctionnés pour ne pas salir le sport dans son ensemble. Non, c'est la Russie en tant que tel qu'il faut sanctionner.
Et quoi de mieux que la presse? Quand les problèmes sont juridiques, on utilise la justice et un tribunal. Quand la question est politique, les journalistes font l'affaire. Ils sont indépendants, ne l'oubliez pas.
Donc je ne reviendrai pas (vous pouvez le voir dans la vidéo) sur les moments croustillants où, par exemple, ils cherchent dans l'ombre d'une voiture de l'équipe russe pour faire apparaître magiquement par traitement d'image le visage voulu et donc prouver l'implication des émissaires russes. C'est vraiment de trop bas étage. Et il y a des éléments plus intéressants.
Tout d'abord, les éléments matériels à charge viennent de l'acien responsable du Centre russe anti-dopage, en place de 2006 à 2015, Grigori Rodtchenkov. Ses problèmes commencent en 2013, où il est éclaboussé par une affaire de dopage touchant sa soeur, condamné en première instance à une peine de prison, il est relâché en appel. Mais l'Agence mondiale anti-dopage déclare la nécessité de fermer ce Centre et en 2015 accuse son ancien responsable G. Rodtchenkov d'avoir détruit des preuves. Il est écarté de ses fonctions en fin d'année 2015 sur demande de l'Agence mondiale anti-dopage. En janvier 2016 il part à Los Angeles, où il est accueilli en héro, reçoit un appartement, une voiture et se trouve à la tête d'un laboratoire ... anti-dopage. Cette source principale est manifestement extrémement fiable ...
Ensuite, Hajo Seppelt, le journaliste qui a réalisé ces trois films sur la Russie, reconnait devant les caméra du journaliste russe de NTV Kondratiev que son film devait sortir avant le 17 juin, c'est-à-dire avant que la décision ne soit prise quant à la participation de la Russie aux JO. Voir l'interview ici. Pour reprendre ses paroles:
"après (le 17 juin) il ne présente aucun intérêt".
Il affirme sa position:
"un état qui soutient le dopage n'a pas le droit de présenter ses athlètes aux JO".
Nous en sommes quitte pour l'objectivité du journaliste. Mais ce qui est intéressant, à côté de cela, est de remarquer qu'il a été respectueusement accueilli par le ministre russe du sport Vitaly Mutko, ministre qu'il traîne dans la boue ensuite dans son film.
Et quand le journaliste russe lui demande ce qu'il pense de ces chiffres: 0,3% de dopage en Russie et 0,27% en Allemagne, Seppelt commence à perdre ses moyens et devient agressif. Il dit de ne pas s'occuper de l'Allemagne et que le journaliste russe s'occupe de la Russie. Cette conception ne semble pas s'appliquer à lui-même. C'est alors qu'il se lève et ne veut plus répondre aux questions qu'il juge "stupides". Ou dérangeantes ...
Mais le summum est atteint avec l'interview qu'il accorde aux journalistes de BGTRK Olga Skabeeva et son opérateur. Regardez d'abodr ne serait-ce que les images, elles sont parlantes:
Tout d'abord, H. Seppelt, le journaliste "indépendant", accepte de donner une interview à condition que les questions ne soient pas stupides. L'on frôle le complexe de supériorité, mais passons. Ca devient intéressant à partir de la minute 2.37. Lorsque O. Skabeeva lui demande s'il peut présenter les preuves dont il parle dans son film, des enregistrements qu'il prétend détenir et ne montre pas. Tout d'abord il prétend qu'elle n'a rien compris, qu'il n'y a pas d'enregistrements. Et quand elle le renvoie à son film il commence à disjoncter. Le pire arrive lorsqu'elle lui explique que c'est important pour elle car son pays risque de ne pas participer aux JO - notamment à cause de ce film salué par l'Organisation mondiale anti-dopage. Il lui répond qu'elle ne doit pas s'intéresser à son pays, mais être indépendante. Elle répond qu'elle aime son pays et que ça l'inquiète. Et là il disjoncte totalement. Il lui hurle qu'il n'y a aucune raison pour aimer son pays, qu'elle ne doit pas aimer son pays, qu'elle doit être indépendante. Mais qu'elle est trop stupide pour cela. Ensuite, il réalise qu'il va trop loin et exige les enregistrements que les journalistes russes évidemment ne veulent pas donner. Il prend le micro de force, il les met dehors avec l'appareillage, frappe l'opérateur dans le couloir et ensuite les poursuit 30 minutes dans la rue.
H. Seppelt agressant physiquement la journaliste russe O. Skabeeva |
Il est difficile de croire qu'un tel individu, qui déteste la Russie de manière aussi vicérale, qui rejette l'idée même qu'il soit possible pour un russe d'aimer son pays sans être stupide (ce qu'il hurle à la face de journaliste en guise de ponctuation), que cet individu puisse produire un reportage objectif. Il s'agit finalement d'une basse oeuvre de propagande, une de plus, mais qui est saluée par l'Agence mondiale anti-dopage.
Imaginez si un journaliste européen était traité de la sorte en Russie? Ce serait un raz-de-marée médiatique. Mais les journalistes russes peuvent être dénigrés, agressés, s'ils ne sont pas "indépendants" (c'est-à-dire "indépendants" de la Russie manifestement), ça ne vaut pas une ligne. Ce qu'il faut tomber bien bas.
J'ai toujours pensé que cette histoire de dopage, montée par les allemands, n'avait que très peu à voir avec le sport et tout à voir avec la politique. Maintenant j'en suis totalement convaincu. Le pire, c'est que l'Agence mondiale anti-dopage tombe dans le panneau avec autant de facilité. Si les athlètes russes sont interdits de JO, il faudra bien que quelqu'un fournisse des preuves et irréfutables. Ne sachant plus comment emmerder la Russie, ils s'en prennent à ses sportifs, c'est lamentable et relève d'une russophobie maladive qui fait peur.
RépondreSupprimerc'est une honte.
RépondreSupprimerHallucinant. A mon avis, les journalistes occidentaux sont des malades mentaux, ils réagissent comme des sectaires endoctrinés, prêts à égorger ceux qui mettent en évidence leur déni de réalité permanent.
RépondreSupprimerOui c'est vrai que la "journaliste russe" est quant à elle totalement objective et indépendante ! N'importe quoi...ouvrez les yeux et les oreilles et essayez, si vous en êtes encore capable, d'être objective !
SupprimerQuant à la question "Vous n'avez jamais été payé pour sortir ces informations...?" ce n'est pas une questions stupide ? Non bien sur !
SupprimerLa routine historique. Le docteur Goebbels -lui aussi trés burné en matière de propagande- était déjà connu jadis pour ses pétages de câble hystériques, d'ailleurs une marque de fabrique de son célèbre club politique européiste.
RépondreSupprimerUn invariant anthropologique ? Il faut admettre ainsi que le « couple franco-allemand » est voué à la névrose sans rémission.
LG
"Indépendant" doit manifestement signifier "financé par la CIA", ou quelque chose d'assez proche.
RépondreSupprimerJ'adore votre manière de commenter ce reportage pourri d'une journaliste russe aux ordres...amusant aussi de voir l'interprétation que vous en faites...le journaliste allemand hurle ! Ah bon ? On ne doit pas avoir la même définition du verbe hurler...il frappe le preneur de son ??? Encore mieux !! il poursuit les journalistes russes pendant 30 minutes dans la rue ??? Non il appelle juste la police pour que ces deux hurluberlus le laissent tranquille ! Quand il lui demande de ne pas poser de question idiote..il lui demande juste de brancher le cerveau et d'arrêter de poser des questions pilotées par la hierarchie ! Enquête russe ?? Non juste une parodie d'enquête histoire d'essayer de créer un mini scandale et de préserver Poutine aux yeux de la population russe !
RépondreSupprimerMais continuez vos analyses ainsi .. on se croirait au kremlin !
Et j'adore cet arrêt sur image on vous commentez en écrivant "Seppelt agressant physiquement la journaliste russe"...bravo quelle magnifique contre vérité ! C'est bien russe tout ça ! Continuez !!!
RépondreSupprimerVous travestissez la réalité de cette "interview" en étant incapable de relater factuellement la vidéo. Vous faites de l'enfumage avec des arrêts sur image qui sont faciles et trompeurs. Vous ne traduisez pas tous les cuts d'interviews comme par exemple cette question totalement stupide et montrant parfaitement l'objectif de l'intervieweuse qui est tout sauf une journaliste "avez vous été payé pour cela !! "... la chaîne russe Rossiya 1 est aux ordres du Kremlin et son chef suprême..ancien chef du KGB (un gentil démocrate n'est ce pas) !
RépondreSupprimerOn n'a surtout pas la même définition de ce qu'on appelle une "preuve"...
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