Après l'euphorie de l'obtention du régime sans visas pour les courts séjours dans l'Union européenne, l'Ukraine semble perdre le sens des réalités et les confrontations politiques internes se radicalisent. Cette tendance est d'autant plus dangereuse que l'UE n'entend pas ramener le pays à la raison.
Avec l'obtention d'un régime sans visas pour les courts séjours, le pouvoir ukrainien fête une victoire qu'il veut rendre équivalente à l'intégration dans l'UE. Or, nous en sommes très, très loin. Et les groupes internes se radicalisent en attendant d'hypothétiques victoires politiques, comme si l'Ukraine se tranformait en grand Berlin et décidait d'être le symbole de la rupture Est / Ouest, ou entre le monde libre et le reste du monde, expression semble-t-il favorite du nouveau Président Macron. Sauf que la liberté n'est pas du côté présenté par la presse occidentale ...
Après avoir décidé du blocage de nombreux sites internets russes, le pouvoir ukrainien ne s'arrête pas en si bon chemin. Le fret ferroviaire entre l'Ukraine et la Russie est mis hors la loi et des discussions portent sur l'interdiction des échanges ferroviaires pour les passagers. Cette dernière information a finalement été démentie plus tard: pour l'instant, il n'en est pas question. Ou bien le rapport de force interne ne le permet pas encore.
La tendance est malheureusement bien implantée: il faut transformer l'Ukrainien, le "dérussiser". Le processus implique le rejet des valeurs et des symboles du monde russe, la langue, la religion, les héros, l'histoire, tout ce qui a constitué le quotidien des ukrainiens pendant des siècles. Ce processus ne sera pas sans conséquence sur le peuple ukrainien. Comme l'écrivait Jung (L'Ame et la Vie):
"C'est pourquoi la propension à renier toutes les valeurs antérieures au profit de leurs contraires est tout aussi exégérée que l'exclusivisme précédent. Dans la mesure où il s'agissait de valeurs incontestables et universellement reconnues, la perte éprouvée en les rejettant est aussi déplorable que fatale. Quiconque agit ainsi et jette par dessus bord ses valeurs, s'y jette lui-même en même temps."
Un des signes de la radicalisation de la société est la restriction de l'espace de liberté, notamment la possibilité et l'acceptation d'un discours différent. Ici aussi, la société ukrainienne est sur une voie particulièrement dangereuse, tout d'abord pour elle-même. Dernier exemple en date, le député du parti de l'ancien Premier ministre Yatseniuk, Y. Bereza, également commandant du bataillon punitif Dniepr-1, déclare:
Nous avons une grande habitude des combats et cette révolution s'est terminée dans un grand bain de sang. Dès que je sens que nous perdons l'Ukraine, nous passerons à l'action. J'ai un plan B. Il n'y aura ni de revanche, ni de guerre civile, il y aura une Nuit des longs couteaux.
L'instabilité politico-sociale interne, l'absence de résultats positifs tangibles, la fatigue de la population, l'impasse politique conduisent le pays à choisir le pire: l'hystérie et la fuite en avant. La faiblesse et l'égoïsme de l'UE font que cette structure, en partie responsable de la situation post-Maïdan, n'a ni le courage ni la volonté de faire entendre raison à l'Ukraine. Il est à ce jour difficile d'imaginer une solution qui permettrait l'optimisme.
En effet, c'est désespérant.
RépondreSupprimerEt notre fameux G7 qui veut intensifier les sanctions contre la Russie ! Quelle bande de cinglés !
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