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jeudi 16 novembre 2017

L'Agence mondiale antidopage condamne la Russie pour non-allégeance



Sans grande surprise, hier soir, à quelques mois des JO d'hiver, l'Agence mondiale antidopage (AMA) maintient la suspension de l'Agence russe antidopage (RUSADA), tout en reconnaissant que des progès significatifs ont été réalisés en matière de lutte contre le dopage. Le crime est ailleurs et il est fondamental. La Russie a commis un crime de "lèse-dogme" en refusant de faire sa confession publique reconnaissant le bien-fondé du rapport McLaren - en bloc. Sans discussion. Amen. Sans acte de contrition, pas de pardon. C'est bien connu. Le dopage? On verra plus tard. Le sport? Ne nous ennuyez pas avec vos détails secondaires. Le monde global ne peut accepter la dissidence. Voilà l'essentiel.


Dans l'ambiance générale, la décision de l'AMA n'est pas une révolution, elle s'inscrit dans la prolongation de la guerre totale qui s'est emparée de notre système politique atlantiste face à l'émergence d'une dissidence à l'Est. Ce système ne supporte pas la concurrence puisque global, la Russie doit se plier ou ne pas exister. Au minimum dans ce monde. Donc, on la raie. Ce que l'on ne voit pas n'est plus. Disparait.

Comme le dit le sénateur A. Pouchkov, il est temps de tomber le masque:


Qu'est-il finalement reproché à la Russie? De ne pas avoir rempli deux de ses obligations, sur la vingtaine prévues dans la feuille de route, par elle acceptées. La première est de garantir l'accès aux échantillons. Cette accusation est surprenante, car le seul cas de blocage eut lieu au début de l'enquête, lors de la mise en oeuvre du procédé d'accès et maintenant, selon Joukov, le président du Comité olympique russe, la question est réglée. Il peut y avoir des cas idolés de difficulté d'accès à des sportifs, mais ce sont des problèmes qui se règlent justement individuellement.

La seconde condition, la plus importante, est elle fondamentalement politique: il s'agit de l'acceptation sans condition du bien-fondé du rapport McLaren. Cette exigence est surprenante quand en septembre, lorsque l'AMA a commencé à examiner au cas par cas les accusations portées par le rapport McLaren, l'Agence à déjà innocenté 95 des 96 cas vérifiés (voir notre article ici).

La Russie ne reconnait pas le dopage d'Etat. Elle reconnait qu'il y a eu des problèmes de dopage, comme dans tous les pays par ailleurs, mais elle a profondément réformé son système de lutte antidopage et le fonctionnement de RUSADA, conformément aux exigences de l'AMA:
Cette «reconnaissance sans conditions du rapport McLaren» est impossible, a répété jeudi le président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov. «Nous acceptons le fait que notre système national antidopage a échoué. Cet échec a été le résultat d'activités organisées par un groupe d'individus pour leur profit (…) Mais nous réfutons totalement un système de dopage soutenu par l'Etat», a affirmé Alexandre Joukov,.
La Russie demande par ailleurs à l'AMA de travailler conjointement à l'enquête sur ces machinations, qui finalement furent couvertes et en grande partie organisées par le témoin-clé de l'AMA, Grigori Rodtchenkov (à son sujet, voir notre publication ici), qui se protège aux Etats Unis de la justice russe. Ca aussi c'est étrange, non, si le but est la lutte contre le dopage?

La réaction viscérale de l'ancien responsable de l'enquête sur la Russie pour l'AMA jusqu'en janvier 2016, J. Robertson, est éloquente:
Never before has there been this level of organized cheating and complete disregard for rules. Banning Russia is not only warranted, but necessary to prove decency, honesty & integrity still matter in competition. (...) Should a Winter Games ban rightfully occur, Russia would only have itself to blame for corrupted paths taken. During the Independent Commission Investigation (led by Richard W. Pound, Richard McLaren and Jack Robertson in 2015), Russia was fully aware of the investigation, but yet showed no remorse (...). 
Avant de prendre "sa décision", l'AMA a entendu les représentants de la Russie, notamment le ministre des sports, qui est resté très correct, très calme et a gentiment demandé de laisser la Russie participer normalement aux JO. Même en disant "s'il vous plait", rappelant les us et coutumes d'une époque, celle des gens civilisés et cultivés:
Russian Sports Minister Pavel Kolobkov pointed to improvements within RUSADA, and insisted it was independent of state control as he pleaded for the agency to be reinstated. "RUSADA performs all functions within the World Anti-Doping Code," he said. "I guarantee RUSADA will be fully independent, it is a totally new organisation."We are ready to go forward and work openly in the full standards of WADA. Please let us be compliant." 
Rien n'y fait, Taylor "est persuadé" que le dopage a été organisé systématiquement justement au niveau du ministère des Sports et du FSB. "Persuadé". D'où l'obligation faite à la Russie de reconnaître les conclusions du rapport McLaren. Faute de preuves, reconnaîssez vos torts et le tribunal en tiendra compte. Car comment prendre une décision pour l'avenir sans que la Russie ne se frappe trois fois la poitrine.
But suspicions remain. Foundation Board member Adam Pengilly asked how WADA could "trust" Russia's new anti-doping regime "until there is a real acknowledgement of what happened?"
Après cette séance de flagellation, les propos du ministre des Sports, P. Kolobkov, furent quelque peu différents:
"La Russie est pas un pays qui mérite un autre traitement que cette parodie de justice rendue par Taylor"
Peu importe finalement l'avancement de la lutte contre le dopage. Peu importe le sport. L'allègeance est incontournable, elle doit être totale. Je ne suis pas certaine que l'heure soit encore aux "s'il vous plait" et aux mesures défensives et situatives. 

La Russie est persuadée que cela n'empêchera pas ses athlètes de participer aux JO d'hiver de 2018, le CIO ne l'ayant pas exclue, mais l'AMA a conduit les relations avec la Russie dans une impasse selon Joukov. Quels athlètes et à quelles conditions? Rien n'est encore certain. Et cette incertitude, comme ce fut le cas pour les JO de Rio, est une arme décisive. Maintenir la pression, également sur les sportifs, jouer sur le moral, sur l'image du pays. Maintenir l'incertitude, c'est garder la main. Il serait peut être temps à la Russie de la reprendre, pour éviter que cet engrenage ne continue à s'emballer. Le fondement n'ayant rien à voir avec le sport, aucune issue n'est à exclure.




3 commentaires:

  1. La Russie devrait faire savoir clair et net qu'elle ne fera pas amende honorable que c'est totalement exclu. Il n'y a pas eu dopage d'Etat mais dopage individuel comme dans tous les pays du monde. Donc, il vaut mieux, pour les sportifs russes, être absents des jeux que d'y être sans drapeau, sans hymne, comme des pestiférés que l'on veut à tout prix humilier. Cette histoire a trop duré il faut y mettre un terme. Le malheur des russes c'est qu'ils sont beaucoup trop accommodants, c'est cette façon d'être qui les a mis dans une impasse. Ils n'iront pas aux jeux, c'est sûr, les anglo-saxons feront tout pour qu'ils n'y aillent pas, autant leur faire un bras d'honneur et leur dire d'aller se faire voir, c'est autrement plus honorable que de dire merci et s'il vous plait pour les amadouer.

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  2. Les réanalyses des échantillons des Russes aux JO de Pékin, Londres et Sotchi qui ont révélé quelques rares cas de dopage montrent à elles seules que les accusations de dopage systématique et organisé et de substitution des échantillons pour Sotchi sont mensongères.
    Si on lit les commentaires sur les sites sportifs comme l'Equipe on constate que l'opinion que cette affaire est politique est majoritaire

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  3. je suis 100% du même avis que languedoc . j ' ai même entendu ( plutôt lu ) sur des commentaires , que puisque c'est cela , ils boycotteront les ou la retransmission ! si la Russie n 'y est pas ! et VLAN ! la raie fraternité sportive prôné par Pierre de Coubertin n 'existe plus , je ne sais pas s'il serait satisfait de la tournure nauséabonde de sa noble mission , Réunir les peuples quand d 'autres luttent pour la diviser.je trouve cela lamentable et minable ! ; la politique à tout balayé comme un Tsunami .....je soutiens la Russie , comme beaucoup de mes concitoyens Français .

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