Le combat contre Daesh ayant été perdu par la coalition américaine en Syrie, puisque non seulement Assad est toujours en place, mais il va le rester, les Etats-Unis ont mis en place un Plan B: armer une Force de sécurité aux frontières afin de réactiver le conflit en jouant, notamment, la carte kurde contre la Syrie et ses alliés.
Le journal The Defense Post dévoilait le 13 janvier la nouvelle opération lancée par les Etats-Unis en Syrie: créer des Forces de sécurité aux frontières composées à hauteur de 15 000 membres des Forces Démocratiques Syriennes (SDF), elles-mêmes composées de Kurdes (YPG) et d'arabes proches de l'Armée syrienne libre, dont on ne sait toujours pas si elle combattait Daesh ou Assad... S'y ajouteront les membres d'autres groupes d'opposition soutenus par la coalition. En tout, ces forces doivent atteindre le nombre de 30 000 hommes, encadrées par 2 000 militaires américains.
En soi, l'on pourrait penser que créer des forces de garde-frontière est une bonne chose. Tout Etat a besoin de frontières pour exister et les frontières ont besoin d'être gardées. Mais toute la question étant de savoir quelles frontières et dans quel but. Ici l'on voit une tentative à peine voilée des Etats-Unis de réactiver le conflit en provoquant d'une part la Turquie avec les Kurdes et d'autre part en mettant en place les conditions d'un nouveau conflit intérieur contre les forces de l'armée régulière syrienne, qui doivent défendre l'Etat contre le séparatisme.
Comme on peut le lire, ces Forces de sécurité aux frontières seront situées sur les zones contrôlées par les Etats-Unis (et leurs alliés) en fonction de leur origine: les Kurdes le long de l'Euphrate et les Arabes dans leurs régions. Officiellement, elles garderont les frontières avec la Turquie et l'Irak. Soit. Mais qui les empêche de garder "leurs" frontières, à l'intérieur de la Syrie et de conduire ainsi au morcellement du pays?
Cette démarche n'est acceptée ni par la Syrie, ni par la Russie et les forces alliées concernées:
Le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l'Iran, a récemment dit considérer les FDS comme des "traîtres" et les 2 000 soldats américains qui les encadrent comme une force d'occupation étrangère.
Ainsi, n'ayant pu sortir Assad de l'échiquier politique, les Américains tentent de déstabiliser la situation. Tout d'abord en provoquant la Turquie pour la forcer à intervenir contre les Kurdes du YPG, qu'elle considère comme des terroristes liés au PKK, mais que les Etats-Unis ont utilisé contre Daesh. Bien que, selon The Guardian, la Turquie ne soit pas la seule à considérer le PKK comme terroriste, le soutien à l'YPG n'est pas remis en cause par la coalition américaine. Mais les Kurdes iront-ils jusqu'à entrer à nouveau en guerre contre l'armée syrienne pour obtenir un Kurdistan indépendant, ce n'est pas évident. Au-delà du Kurdistan, réarmer et perfectionner les forces de l'opposition à Assad est une autre carte lancée pour affaiblir le processus de paix. Rappelons que l'opposition armée a refusé de participer aux négociations de paix à Sotchi. Les Etats-Unis jouent à nouveau sur l'opposition, recréant les conditions d'un conflit armé.
Par ailleurs, lors de l'audition au Sénat, David Satterfield, l'assistant du Conseilller pour le Moyen-Orient a déclaré que maintenant que Daesh est détruit, les Etats-Unis doivent se concentrer contre le rôle de l'Iran en Syrie. Autrement dit, la Turquie, l'Iran, il est important d'affaiblir les alliés de la Syrie.
Comme l'affirme le député russe V. Chamanov:
«Le but (de Washington) est évident. Maintenir sa présence sur le territoire syrien et continuer à créer les conditions d'une déstabilisation pour renverser le régime d'el-Assad. (...) L'établissement de leur présence pour défendre leurs intérêts incompréhensibles a déjà dépassé toutes les limites possibles de la décence»
Le conflit syrien entre ainsi dans une nouvelle phase. Alors que la Russie prépare la Conférence pour la paix en Syrie à Sotchi, les Etats-Unis préparent une nouvelle armée contre Assad, tentant ainsi de redistribuer les cartes pour une nouvelle partie. Chacun retrouvant son rôle, en quelque sorte.
Les turcs sont plus que furieux, les iraniens, les russes et les syriens ne laisseront pas faire. Si les kurdes ne veulent pas, une fois de plus, être les dindons de la farce, ils ont intérêt à refuser de marcher dans la combine américaine, d'autant plus que les russes étaient d'accord pour que Assad leur accorde une certaine autonomie. Ces américains sont une véritable catastrophe pour le monde.
RépondreSupprimerLes Américains ne veulent pas accepter leur défaite évidente au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. Ils rendraient un service immense à l'humanité en restant chez eux. Non, ils n'ont pas compris -- ou refusent de comprendre -- que la grande majorité des peuples ne veulent plus ni de leur présence ni de leur aide qui se révèle toujours empoisonnée car cette dernière est particulièrement dirigée en faveur du terrorisme qu'ils ont créé et qu'ils financent.
RépondreSupprimerLes USA et Israel on la meme politique. Leur interets personnel avant celui des peuples. Et si l'onu dit le contraire, ils s'assoient dessus par contre les pays doivent si contreindre sous peine d'etre complement rase et leur ressources confisquees.
RépondreSupprimerLa clef ,me paraît,aux mains des Kurdes,sur un plan local et régional.Etat national kurde ou région autonome dans le cadres de la Syrie ,voire d'autres états.Quelles sont les forces et tendances dans le "kurdistan" politique et culturel.
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