Face à la crise de l'Eglise orthodoxe en Ukraine et aux attaques incessantes et renforcées menées par la nouvelle Eglise orthodoxe d'Ukraine contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou, le monde orthodoxe se rassemble et veut utiliser les moyens juridiques à sa disposition, pour mettre un terme à cette montée de violence, qui se traduit par une prise de possession illégale des biens de l'Eglise canonique avec l'aide des extrémistes. Le droit arrête rarement la violence, lorsqu'elle est soutenue par le pouvoir politique, mais cela permet au moins de faire connaître ce qui se passe dans cette Ukraine "pro-européenne". Ainsi, l'Eglise orthodoxe de Chypre lance une action auprès des autres Eglises orthodoxes pour porter l'affaire devant la CEDH. Il serait surprenant que cette institution examine l'affaire, alors autant en parler.
A la suite du Maïdan, la nouvelle Eglise orthodoxe ukrainienne, issue du schisme mené par le renégat Filaret, conduit à une crise profonde dans la société elle-même, pour un pays où la religion joue un rôle important. Diviser l'Eglise, la détruire, la discréditer permet de diminuer son rôle social, mais également de briser encore un lien qui unit l'Ukraine à la Russie.
Nous avions déjà parlé, vous retrouverez le texte ici, de la manière dont Poroshenko a offert la nouvelle Eglise ukrainienne à la Turquie tout en lançant une vague de répression contre les prêtres de l'Eglise canonique et de la manière dont Kiev tente de légaliser l'appropriation forcée et illégale des biens de l'Eglise orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou par la nouvelle Eglise orthodoxe dépendant du Patriarcat de Constantinople (voir le texte ici).
La méthode utilisée, lorsqu'il ne s'agit pas d'une violence pure et simple conduisant à prendre physiquement possession de l'église en mettant physiquement dehors le prêtre et les fidèles de la paroisse, consiste à faire venir d'ailleurs des "habitants" par bus, à les faire voter à main levée et à enregistrer, avec le soutien de l'administration locale, le transfert du bien. Les chiffres ne sont pas très clairs, mais il y en aurait eu 24 en octobre 2018, déjà 62 en mars 2019 et plus de 80 en juin 2019. L'Eglise orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou a mis en ligne une carte interactive des prises illégales de possession de ses paroisses, que l'on peut trouver ici :
Face au silence persistant des pays européens, tout autant que de l'Eglise catholique, l'Eglise orthodoxe de Chypre a décidé de réagir et d'initier la réunion de signatures en Europe afin de recourir contre l'Ukraine devant la CEDH :
"De notre côté, nous continuons notre combat et commençons à réunir des signatures de par l'Europe pour s'adresser à la CEDH en vue du rétablissement de la justice. Des milliers d'Ukrainiens orthodoxes sont expulsés de leurs églises et subissent des persécutions et des violences de la part de leurs concitoyens. Dans le monde orthodoxe et particulièrement chez les peuples européens orthodoxes, nous sommes très inquiets de ces violations des droits religieux de l'homme, qui se produisent en Ukraine contre nos frères."
Il serait surprenant que la CEDH examine ce recours, sa position activement pro-ukrainienne tout autant qu'anti-religieuse ne permet à cette institution d'avoir l'objectivité que l'on serait en droit d'attendre d'une "juridiction", ou en tout cas d'une institution qui en a la prétention. Mais cela permettra peut-être de faire savoir, si jamais quelques journalistes commettent l'erreur d'en parler, ce qui se passe réellement en Ukraine.
Au milieu des années quatre-vingt dix, le patriarcat de Moscou a accaparé avec des méthodes semblables les églises du patriarcat hors-frontières. Donc des églises de Bruxelles, Rome, San Francisco, genève et beaucoup beaucoup d'autres. En ne respectant aucunement les droits des paroissiens.
RépondreSupprimerSi je vous comprends bien, l'Eglise orthodoxe du patriarcat de Moscou aurait utilisé des extrémistes dans les capitales européennes et américaines pour prendre par la force et la violence des églises orthodoxes et les autorités administratives locales, qui adorent la Russie, ont validé juste pour être gentil? Et ces mêmes autorités étatiques n'ont pas fait intervenir la police? Et ... rien dans la presse. Car tout le monde adore la Russie et surtout l'Eglise ... Cela semble plus qu'exotique ... Vous auriez peut-être des sources pour appuyer ces accusations ?
SupprimerIl y a eu dans ces années de nombreuses procédures en justice, en France, Belgique, Italie, USA, qui n'ont évidemment pas fait l'objet de publication. Il y a eu une tentative d'enlèvement à Jordanville Canada du patriarche Vitaly qui refusait de reconnaître le patriarcat de Moscou. Une très longue histoire, douloureuse pour de nombreux paroissiens qui n'acceptaient pas la mainmise de Moscou sur les églises Hors-Frontières. Si le sujet vous intéresse, je puis vous mettre en contact avec des personnes qui ont vécu activement ces évènements, et qui ont le temps d’ en faire la narration par écrit. Il existe une video de cette tentative d'enlèvement de monseigneur Vitaly à Jordanville. Globalement, les autorités locales dans les pays européens ont eu une attitude pro Moscou. C'était vers 1995, climat moins anti russe, et de toutes façons ces histoires de clochers ne les intéressaient aucunement. Dons rien d'exotique.
SupprimerHélas,les pays européens ont, pour la plupart, choisi le camp des russophobes, et savent que l'attaque de l'orthodoxie en Ukraine est le premier pas dans la destruction de l'orthodoxie dans le but d'affaiblir (pour la démanteler par la suite) la Russie qui regroupe 75% des orthodoxes. Peu de chance pour que les européens se manifestent pour ceux qui sont persécutés... Les beaux discours sur "les droits de l'homme" ne peuvent concerner l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne canonique.Hélas...
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