Depuis une année environ, en fait depuis que les terroristes perdent militairement la guerre en Syrie grâce à l'aide apportée par l'armée russe, la question de l'avenir de ces djihadistes, donc terroristes, et de leur famille se pose. Sur ce point, la France tient une position rationnelle : rapatriement au cas par cas. Mais les médias et les structures des droits de l'homme forcent un rapatriement massif. Oubliant que toute liberté, tout choix implique la responsabilité de ses actes. Oubliant que tout Etat est en droit de déterminer les priorités de sa sécurité nationale.
Dans cette vague politico-médiatique autour du rapatriement des familles de djihadistes, l'on note une bonne part d'hypocrisie. Tout d'abord, la question n'a commencé à se poser que lorsque les terroristes ont perdu du terrain et, tout à coup, les femmes de djihadistes se sont souvenues de leur passeport européen et exigent que les Etats mécréants, contre lesquels leurs époux luttaient, s'occupent d'elles.
Ensuite, se pose effectivement la question des enfants. Rappelons quand même qu'ils sont endoctrinés dès le plus jeune âge, entraînés aux armes, baignent dans la haine de l'Européen. Les faire revenir implique au minimum une prise en charge sérieuse, à long terme, et pas simplement un accueil en fanfare à la frontière pour le retour de l'enfant prodige.
Car il ne s'agit pas de l'enfant prodige, ni d'une mère perdue, il ne s'agit pas toujours de victimes, mais aussi de complices, de personnes profondément endoctrinées. Certaines sont volontairement parties, elles s'ennuyaient dans leur confort, rêvaient de "liberté", non non ne voulaient pas du tout tuer, savaient que l'état islamique était une organisation terroriste, mais vivaient dans un monde bisounours. Et maintenant, elles exigent d'être rapatriées, car finalement, le confort c'est sympa, elles ont assez joué, d'ailleurs ce n'est plus drôle.
Ce que l'on note ici, c'est l'infantilisme débilisant de nos sociétés : je veux, je ne veux plus, c'est vous qui devez vous en occuper, moi je n'ai aucune responsabilité et d'autres limites que celles de mon vouloir - changeant, que vous, vous avez l'obligation de satisfaire.
Ainsi, l'on peut lire dans la presse que les familles de ces djihadistes, qui sont quand même des terroristes, ne l'oublions pas, ceux-là mêmes qui commettent des attentats un peu partout en Europe, sont "retenus prisonniers dans des camps kurdes en Syrie". "Prisonniers". Ensuite, l'on lira dans les mêmes colonnes de la presse française unanime que l'on doit pleurer pour les victimes des terroristes, déposer des fleurs, des bougies, éteindre la Tour Eiffel. L'on reste toujours dans le registre de l'émotion. Une émotion séquancée. Les "pôvres" femmes et enfants, qui sont forcément innocents car femmes et enfants, et donc sont "prisonniers". Le terme soulignant l'illégitimité. Ensuite les "pôvres" victimes des attentats. Et surtout ne pas faire de lien, entre les djihadistes, pour éviter le terme de terroriste islamique, et les attentats en France, notamment, qui sont le fait de ces mêmes islamistes.
En ce sens, la position de la France est tout à fait logique : on voit au cas par cas, car toutes les familles de terroristes ne sont pas innocentes, toutes les épouses n'ont pas été forcées et ne voulaient pas fuir, les femmes et les enfants ont aussi été endoctrinés et mêmes activement participaient. Mais cela ne plaît pas à l'ONU :
Pour Michelle Bachelet, « les membres des familles (…) doivent être rapatriés, à moins qu’ils ne soient poursuivis pour des crimes », a-t-elle déclaré devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève. Au total, plus de 11.000 membres présumés de familles étrangères de combattants de Daech sont détenus au camp d’Al-Hol (Syrie), administré par les autorités kurdes, selon la Haut-Commissaire, pour qui le maintien en détention de ceux « qui ne sont pas soupçonnées de crimes (…) n’est pas acceptable ».
Pourtant, c'est bien cela la position de la France, de vérifier au cas par cas. Ils ne sont pas partis faire du tourisme en Syrie, aller se faire bronzer dans le désert ou visiter les ruines antiques, avant qu'elles ne soient complètement détruites par les barbares islamistes. Mais le problème n'est pas là, le but est d'obliger les Etats à prendre en charge ces bombes à retardement, en voulant même les obliger à octroyer la nationalité aux enfants nés à l'étranger, qui sont apatrides. Ces gens sont censés être "en danger". A priori. Car ils sont "prisonniers" dans des "camps" sur le territoire du pays, où ils ont massacré les populations civiles, ramené des villages entiers à l'esclavage. Et s'ils sont "en danger", il faut courir, ne surtout pas réfléchir, ne pas poser la question de la sécurité nationale, de la mise en danger de toute une population par le retour incontrôlé de familles de terroristes. Car ils sont "en danger". L'on est toujours dans l'émotionnel séquencé, aucune réflexion rationnelle, ni systémique. Et finalement, c'est la négation du droit de l'Etat de donner la priorité à l'intérêt public sur l'intérêt particulier des familles de terroristes. Mais il ne faut pas le dire, et l'hypocrisie est bien au fondement de ce discours. C'est vrai, "Al Nusra fait du bon boulot" ...
Car comment faire passer l'idée, assez simple, que le droit des familles d'islamistes, qui ont quitté leur pays pour aller combattre ses valeurs, ont un droit imprescriptible à être pris en charge par cet Etat mécréant, sans n'avoir aucune obligation ? Difficile, en effet de dire les choses simplement lorsqu'elles sont inacceptables. Il faut des slogans, des images tronquées. Des victimes sur mesure et séléctionnées, car n'est pas victime qui veut.
Pourquoi ne pas les laisser entre les mains des pays et des populations qu'ils sont allés combattre ? Il ne s'agit pas de touristes et pas toujours de victimes. En Irak, par exemple, en avril 2018, 29 femmes ont été condamnées à vie pour avoir participé à l'activité de l'état islamique. N'est-ce pas normal ?
Toute liberté entraîne forcément responsabilité. Personnellement, je n'irai pas cracher sur leurs tombes, mais pleurnicher certainement pas. La question des très jeunes enfants est plus délicate à traiter. Il n'y a pas de choix juste, il y a un choix politique à faire et à assumer.
Les djihadistes peuvent être jugés en Irak ou en Syrie parce qu'il y a un État et des institutions. Notamment des lois et des juges.
RépondreSupprimerLe problème de ces retours se pose essentiellement dans les zones kurdes. Car quelles lois appliquer? Celles du gouvernement syrien que nos dirigeants ne reconnaissent pas ? Celle des Américains qui contrôlent de fait ces régions sans oser le dire ? Celle des Turcs qui les revendiquent et les envahissent petit à petit ?
Les Kurdes ne sont là bas qu'une milice ethnique sans légitimité étatique, ni lois, ni corps constitué.
Sans légitimité des juges, nos dirigeants ont le choix entre fermer les yeux sur ce que les Kurdes feront à leurs prisonniers, ou commencer à les rapatrier.
Sachant que beaucoup de ces prisonniers ont combattu avec des armes que nous leur avons livrées (Hollande assumait officiellement ce fait), il ne faut pas les abandonner trop ostensiblement si nous ne voulons pas décourager les futurs mercenaires dont nous pourrions avoir besoin pour déstabiliser tel ou tel autre pays.
Ils ont voulu participer à une guerre. Ils sont devenus des ennemis pour ceux qu'ils ont combattus. Que leur auraient fait s'ils les avaient vaincus ?
RépondreSupprimerLa revanche, la vengeance animeront ceux qui seront éventuellement libérés. Trois générations après la fin de la colonisation, on entend encore des discours faisant référence à cette période pour justifier les exactions des ''richesses'' dans nos pays.
Le diable et la sottise de nos dirigeants pourraient ramener ces personnes en Europe. Elles auraient alors la perspective d'une nouvelle et sanglante partie. Les enfants, quel que soit leur âge actuel, seraient alors élevés dans cette espérance.