Il semblerait qu'un pas de géant ait été perpétré justement par les géants du monde global : Google et Apple ont pris acte de la sortie de la Crimée de l'Ukraine et se sont pliés aux demandes du Gouvernement russe de respecter la législation nationale en indiquant la Crimée en Russie dans leurs applications disponibles depuis le territoire russe. Il reste à espérer que cette réaction de bon sens ouvre la voie - et les yeux - de l'Occident.
Une petite révolution, rien, presque un détail, qui finalement a une signification politique incontournable : Apple et Google n'indiquent plus Ukraine dans leurs applications à propos de la Crimée.
Le Gouvernement russe avait régulièrement insisté auprès des géants du numérique pour qu'ils respectent la législation russe en modifiant la géolocalisation de la Crimée. Apple a ainsi décidé d'indiquer Russie pour la Crimée, mais uniquement lorsque l'application est utilisée depuis la Russie. Pour le reste, il rejoint Google, qui rend la Crimée "apatride". De fait, ces deux groupes ont sorti la Crimée d'Ukraine et, par ailleurs, l'orthographe des villes de Crimée a éré russifiée.
La décision de ces entreprises est certes, avant tout, économique : elles veulent rester sur le marché russe, comme le déclare le président du Comité de la Douma (chambre basse du Parlement russe) pour la politique de l'information, la technologie et la communication, Léonid Levine :
"We can only welcome Apple’s decision to bring their map services in line with the requirements of the Russian law. With this step, the company has demonstrated its willingness to maintain and improve its positions on the Russian market,"
Et dans ce but, ils se plient à la realpolitik, lorsqu'ils sentent une véritable force en face d'eux. C'est un cas où la politique russe a réussi à faire plier l'économie à son avantage. Au-delà de l'aspect purement commercial de l'évènement, il s'agit bien d'un pas politique intéressant rapprochant le discours occidental de la réalité de la situation, de la Crimée russe. Cet aspect politique est largement souligné dans la presse technique.
Il est vrai que la Russie est en train de développer des mesures de protection de son espace numérique, après les scandales des écoutes américaines à grande ampleur. Et comme le souligne l'article :
Cette histoire intervient alors que la Russie a l'intention d'exiger l'installation d'apps russes sur tous les smartphones vendus sur son territoire d'ici l'été prochain. Y compris, donc, l'iPhone… On verra si Apple voudra se plier à une telle demande. Si les smartphones de la Pomme sont exempts de la liste noire qu'établira le gouvernement russe, il faudra se demander si l'intégration de la Crimée en Russie ne faisait pas partie d'un deal.Les gouvernements autoritaires donnent décidément du fil à retordre à Apple, dont les beaux principes sont soumis à de sévères contorsions quand ils se heurtent à la realpolitik. On le voit en Chine, où Apple n'a pas d'autre choix que d'obéir à la censure de Pékin, au risque de se priver d'un énorme marché
Affaire à suivre ... Le discours convenu ukrainien sur le retour de la Crimée vient de se heurter à la réalité de la faiblesse du pays, dont la réaction du ministre ukrainien des Affaires étrangères est un cri de désespoir et d'impuissance :
« Imaginez que vous pleuriez sur le design, les idées, les années de travail et tout le cœur mis à l'ouvrage volés par votre pire ennemi. Mais un ignorant se fiche de votre douleur. On se sent comme ça quand vous dites que la Crimée est russe »A sa manière, il vient aussi d'acter la Crimée russe.
L'Ukraine peut chialer et insulter Apple, elle n'a que ce qu'elle mérite. La Crimée a choisi de retourner dans le giron de la Russie et elle a bien fait, sinon, elle aurait eu le même sort que le Donbass, bombardé par les ukrainiens depuis 5 ans.
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