Autant les manifestations globalistes en Biélorussie sont applaudies, surmédiatisées et encouragées autant les Gilets Jaunes sont dénigrés, évités et condamnés. Etrange ? Non, les uns luttent pour le monde global, les autres en sont fatigués. Donc, la première opposition est étiquetée "démocratique", la seconde n'a pas sa place. Un monde global doit conquérir les territoires qui échappent encore à sa tutelle, sinon il ne peut être global. Un monde global doit contraindre les corps faute de convaincre les esprits, car il ne peut être que totalitaire. Donc silence, sinon on a une énième vague et tout le monde retourne à la maison.
Pour manifester, allez à Minsk, à Caracas ou à Moscou, mais pas à Paris. Car, dans le premier cas vous serez des "combattants de la démocratie". A Minsk, pour bénéficier d'une absolution politico-médiatique totale, il a suffit de ressortir un drapeau rouge et blanc institué sous l'occupation allemande de la Biélorussie, d'invoquer un rapprochement avec l'OTAN, de chercher à restreindre la langue russe et d'engager un grand programme de privatisations de l'industrie nationale. Alors, vous êtes un héros et quoi que vous fassiez, ou que vous soyez, vous serez l'enfant-chéri des dirigeants occidentaux alignés et des médias, qui le sont tout autant.
Si jamais les forces de l'ordre repoussent les manifestants à Minsk, Caracas ou Moscou, la communauté internationale s'inquiétera des "violences policières". Elle condamnera un "régime" qui maltraite sa population, qui la prive de ses droits les plus élémentaires.
Mais ça, c'est possible uniquement en dehors du monde global. Car quelle serait votre légitimité à manifester contre les effets désastreux de la globalisation dans les pays alignés ? Aucune, ce ne sont pas des "régimes", mais des "gouvernements". A priori aucune et ça ne se discute pas. De quel droit voudriez-vous un salaire décent ? De quel droit voudriez-vous des services publics qui fonctionnent ? De quel droit vous battre pour vos acquis sociaux ? C'est absurde, l'URSS est tombée et avec elle le modèle socialiste qui obligeait le monde libéral à faire des concessions pour créer un pôle d'attraction. Maintenant, c'est fini et les concessions également.
Donc, les forces de l'ordre ont le droit de frapper, elles en ont même ordre. Et si jamais ça ne devait pas se passer assez bien, des hommes en noir sont là pour provoquer. Eux, bizarrement, ne sont jamais interpellés ...
Complètement d'accord avec votre article. En effet, je ne vois personne à l'horizon pour nous sortir du marasme dans lequel nous nous trouvons.
RépondreSupprimerSuite du feuilleton Navalny: des laboratoires "indépendants" français et suédois confirment l'empoisonnement au Novitchok. Pourquoi les allemands envoient des échantillons aux français et aux suédois et pas aux russes qui les réclament depuis 3 semaines?
Sur le premier alinéa de votre texte: Vous ne voyez personne pour vous en sortir de là ? Et pourquoi pas Vous-même? En quelques mots Vous faites transparaître en quoi le modèle actuel "occidental" à transformé les populations: la majorité des assistés à l'esprit lent qui ne cessent de compter sur quelqu’un... Ce qui est d'ailleurs, un symptôme d'une maladie psychiatrique bien connue. Dans le contexte actuel et de façon plus pratique - commencez par NE PAS porter de muselière, NE PAS vous laver les mains mille fois par jour, NE PAS respecter la distanciation SOCIALE (sauf si par ce refus vous foutez la trouille aux moutons muselés trop près de Vous). - NB: le terme "distanciation SOCIALE" est utilisé par les médias et le gouvernement; chez les médecins on parle de "distanciation SANITAIRE". Il est certes impossible de ne pas avoir peur quand... on peur! Mais il est possible de combattre sa propre PEUR. - C'est ce qu'on appelle d'habitude "avoir du courage (ou des couilles)".
SupprimerRien à redire sur votre 2ème alinéa; sauf peut-être, que la Russie fait partie de l'OPCW.
Karine, j'ai bien compris le message que tu essaies de faire passer et y adhère. Néanmoins, il y a un 2ème voire 3ème degrés dans ton billet (probablement méconnu de toi-même): Moscou et Minsk en ressortent drôlement ...heu.. enjolivées. Cela me fait penser à de nombreuses fois où Poutine, - bien avant le covid, les black lives matter et autres âneries - avait dit, en s'adressant à la population de la Fédération de la Russie: "Vous voulez que dans les rues de nos villes cela soit comme dans les rues de Paris"? Et Loukachenko de verser de l'huile sur le feu, tout récemment, en proposant narquoisement à Macron son "aide pour maîtriser les GJ".
SupprimerAlors là, entièrement d'accord avec vous :"Et cela ne changera pas tant que ces 51% resteront derrière leurs écrans à épuiser leur énervement dans les pétitions électroniques, dans des commentaires et des reposts. Car seuls les mouvements contestataires dans le réel ont un poids politique, le reste n'est qu'un rideau de fumée permettant de faire sortir le surplus de mécontentement pour que surtout rien ne change." Merci de votre réalisme pragmatique !
RépondreSupprimerJe partage vos constats tant en ce qui concerne le cynisme des "globalistes" que l'impuissance politique actuelle (et non pas contestataire)du mouvement populaire des Gilets Jaunes. Mais pourquoi la "figure" de Jérôme Rodriguès est-elle "décalée" à vos "yeux" ? A lire votre conclusion vous semblez ne pas aller au bout de votre pensée : à qui pensez-vous ou à quelles forces politiques, pour "nettoyer ce marasme politique"
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