Comment la Russie et les pays européens en sont-ils
arrivés à parler à ce point une langue différente ? Sans en être
particulièrement surpris, nous ne pouvons que le déplorer, car la langue décrit
le monde et les pays européens semblent s’enfoncer dans le monde global
atlantiste, corps et âmes, y perdant leur âme, y sacrifiant leur corps.
Quand la Russie parle de libération, on lui répond
invasion.
Quand la Russie parle du droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes, certains se souviennent soudainement de l’intégrité territoriale.
Quand la Russie parle de dénazification, on cherche à lui
opposer une étrange conception de la « démocratie
européenne ».
Deux langues pour dire le monde, deux regards qui le
construisent différemment. Mais dans quel monde voulons-nous vivre ?
Rappelons-nous tout d’abord de 2004 et de l’incroyable
troisième tour des élections présidentielles en Ukraine, cette première
révolution, alors dite « orange ».
Le monde occidental n’était pas satisfait du vainqueur, Viktor Yanukovitch,
alors Premier ministre et considéré pro-russe, car soutenu par les territoires
de l’Est. Qu’à cela ne tienne, l’OSCE organise un nouveau tour électoral sous
haute « surveillance » et sous pression, permettant de faire passer
de justesse leur candidat d’opposition, Viktor Iouchtchenko, qui perdra sans
surprise les élections suivantes – encore une fois devant Yanukovitch – l’épuisement
de l’état de choc provoqué par un troisième tour surprise, l’effet passé de cet
empoisonnement aussi visuel qu’inoffensif, le tout accompagné d’un bilan
discutable le conduisant à la perte.
La
Révolution orange est la première invasion atlantiste de l’Ukraine. Si elle a permis de briser la mécanique étatique, la rue
pouvant s’opposer au politique et « corriger » les résultats électoraux
quand nécessaire, elle n’a pas permis de faire basculer la société ukrainienne.
Le recours à la violence peut provoquer ce basculement.
En 2014, alors que les élections présidentielles doivent
avoir lieu, le Maïdan est lancé. Surprenant – justement avant les élections, à
moins de savoir que l’opposition, trop faible politiquement, ne peut pas gagner
par les urnes. La rue contre la démocratie instituée, les cocktails molotov
contre les bulletins de vote. Cette fois-ci, nous avons assisté à un
déferlement de violence, de cendres, de cris et de sang pour briser la société
ukrainienne. Les figures politiques de la « démocratie atlantiste »
ont défilé à Kiev soutenir leur « démocratie » What else ? et au passage, comme l’a si délicatement déclaré
Victoria Nulland, à l’époque en charge pour le Département d’État de l’Ukraine, fuck the Europe (sic !). Les
intérêts américains dominent, les pays européens n’ont pas mot à dire. Mais ils
peuvent servir et ont servi dans la dernière phase décisive de ce conflit pour
faire accepter à Yanoukovitch un suicide politique : les ministres français
et allemand des Affaires étrangères ont été instrumentalisés par ces forces
atlantistes pour faire signer un accord entre Yanoukovitch et l’opposition dite
« pro-démocratie ». Dans la nuit, les ministres sont partis et la
chasse au Président ukrainien a été ouverte, le Maïdan a accouché d’un monstre
politique, les « commandants » du Maïdan, en treillis et en armes,
entrent en vainqueur dans le Parlement, y chassent les élus, un Président par
interim, Tourtchinov, s’auto-proclamme, le Gouvernement dit national est truffé
d’étrangers, la Cour constitutionnelle est suspendue, l’opposition politique
est physiquement poursuivie, les médias non-alignés fermés et menacés, les
tribunaux fonctionnent au rythme de l’entrée et de la sortie des
« combattants démocratiques ». La Crimée se quitte ce capharnaüm, le
Donbass s’enflamme.
Dans ce contexte, la législation nationale n’est pas
appliquée sur tout le territoire et se pose la question de la validité des
normes adoptées par ces institutions révolutionnaires, puisque le Maïdan étant
bien appelé « Révolution de la dignité ». En 2009, la CEDH dans son
arrêt pilote Ivanov, condamnait déjà l’Ukraine pour le dysfonctionnement
systématique de la justice – la Révolution orange n’a donc pas porté l’état de
droit. Ensuite, dans son arrêt de Grande Chambre du 12 octobre 2017, donc après
le Maïdan, qui devait apporter par les armes la « démocratie » dont
l’Ukraine était censée être privée par les urnes, la CEDH dénonce le
renforcement du dysfonctionnement systématique de la justice, tant au regard du
droit à un procès équitable que de l’exécution des décisions de justice. Dans la conception européenne, depuis
Kelsen, il y a État quand il y a un système juridique, globalement efficace. Ce
n’est manifestement pas le cas en Ukraine, au moins depuis 2014.
D’une manière générale, toute révolution entraîne une
rupture de l’étaticité et les organes de
facto gouvernant le territoire ne peuvent en appeler à l’intégrité
territoriale, celle-ci étant liée justement à l’État – qui fait alors défaut.
Dans cette configuration, lorsqu’il n’y a plus d’État dans le sens juridique du
terme, les territoires et les peuples sont légitimes à décider de leur sort,
c’est ce que l’on appelle le droit des peuples à décider d’eux-mêmes. C’est ce
dont la Crimée s’est prévalu, c’est ce qu’a exigé le Donbass. La Russie veut
que les Ukrainiens fassent eux-mêmes leur choix, librement, démocratiquement,
sans contrainte extérieure.
Puisque juridiquement la situation est tellement
évidente, alors pourquoi l’Occident continue à affirmer non seulement
l’existence de l’État en Ukraine, mais sa continuité ? La raison est simple :
parce que cette parodie étatique est sa créature. La raison est politique, elle
n’est pas juridique. Pourtant, même les institutions européennes reconnaissent
l’échec du Maïdan à créer en Ukraine un état de droit démocratique, comme le
rappelle ce rapport du 23 septembre 2021, cité
dans un article de Forbes[2] du
14 octobre 2021, très critique contre le miracle ukrainien : « Un récent rapport publié le 23
septembre par la Cour des comptes européenne sur la corruption en Ukraine a
déclaré qu'entre 2016 et 2020, les trois principaux obstacles à la croissance
économique étaient les mêmes qu'avant le mouvement Maidan, lorsque les gens
protestaient en faveur d'une poussée vers l'intégration européenne. La
perception était que la corruption, le manque de confiance dans les tribunaux
et les monopoles de marché (capture de l'État par quelques propriétaires
d'entreprises privées) étaient des obstacles majeurs à la modernisation de l'Ukraine. ».
S’il n’y a pas d’État, dans le sens institutionnel du
terme, la prise en main de la société par des forces locales néo-nazies est encore
un facteur de déstabilisation, non seulement de l’Ukraine elle-même, mais aussi
de l’Europe. Au-delà même des bataillons punitifs Aïdar ou Azov, de Secteur
Droit, dont l’idéologie néonazie n’est pas cachée, l’on note une glorification
dans la législation ukrainienne des collaborateurs nazis, assimilés au régime
juridique des anciens combattants. Les Marches aux flambeaux ne se cachent pas,
les insignes nazis ne sont pas flous, l’Occident est parfaitement au courant.
Les dirigeants actuels des pays européens, qui célèbrent l’européanisation de
l’Ukraine post-maïdan, en appellent-ils à l’Europe des années 30 ? Pourquoi
penser qu’un tel territoire aux portes de l’Europe est une démocratie ?
Si nos
dirigeants ne sont pas aveugles, c’est qu’ils sont soumis. La Russie ne fait pas la guerre à l’Ukraine, elle libère le territoire
et le peuple ukrainien d’une domination et d’une occupation atlantiste. L’on
ne compte plus les programmes de l’OTAN et des pays de l’OTAN « formant »
l’armée ukrainienne, l’on ne compte plus les livraisons d’armes (qui ont
commencé bien avant l’intervention militaire de la Russie), l’on ne peut
oublier les déclarations américaines soutenant l’entrée de l’Ukraine dans
l’OTAN. Toutes ces démarches déstabilisent objectivement la sécurité sur le
Continent européen.
Mais il est vrai qu’officiellement, l’armée américaine
compte près de 75 000 soldats et civils, toujours présents sur le
Continent européen. Alors pourquoi les
dirigeants européens, tellement habitués à cette présence politique et
militaire, devraient-ils s’insurger contre l’occupation atlantiste de
l’Ukraine ?
Cette réaction hystérique occidentale est avant tout une
réaction de survie du monde globaliste atlantiste. En acceptant d’être mise au
ban de la « bonne société » globaliste, la Russie refuse de vendre
une tranquillité à court terme, afin de restaurer son espace vital historique
et de garantir une stabilité sur le Continent européen à long terme. Plusieurs
fois la question de l’après s’est posé – ce sera alors aux Ukrainiens de
choisir. Mais cette fois-ci, eux-mêmes. En attendant, les Américains débarquent
des hommes en Europe, non pas en Ukraine, mais en Europe, car c’est bien la
question de la protection de leur
zone de gouvernance qui se pose. L’OTAN est une structure de guerre, non pas de
dissuasion comme elle voulait se présenter – et manifestement, elle ne dissuade
pas. C’est donc un échec patenté de la politique atlantiste. Qui se double de
la tombée d’un masque – le monde atlantiste entre en combat, uniquement quand il
peut gagner sans avoir à se battre contre une véritable armée. D’autant plus
que les pays de l’OTAN, principalement les pays européens, ne sont
manifestement pas prêts à envoyer leurs hommes contre la Russie se battre, non
pas pour « la démocratie », mais pour les intérêts américains dans la
région. Et pour sauver la face d’un système inique.
C’est
aux pays européens, c’est aux peuples européens, désormais, de se poser la
question de savoir dans quel monde ils veulent vivre. Pourquoi une occupation atlantiste est-elle « normale » et
une volonté de se libérer une « agression » ? Le visage de
ce monde atlantiste, révélé dans sa plus pure nudité, me fait penser à cette
formule de Malraux dans La condition humaine : « Son visage
exprimait la plus abjecte colère, celle de l’imbécile qui croit son pouvoir
contesté. ».
Nous
méritons autre chose, nous méritons mieux, cela va dépendre de nous. La Russie
est en train de rebattre les cartes géopolitiques, une autre voie s’ouvre en
Europe, la voie européenne.
[1] https://www.eca.europa.eu/en/Pages/DocItem.aspx?did=59383
[2]
https://www.forbes.com/sites/kenrapoza/2021/10/14/ukraine-2021-the-crisis-continues/?sh=382985714a8a
La raison s'appelle la propagande de guerre. C'est en effet l'Occident qui est en guerre contre la Russie qui procède à la libération de l'Ukraine de forces ultra-nationalistes installées au pouvoir en 2014 par les USA (via une véritable saloperie du nom de Victoria Nuland).
RépondreSupprimer========= L'EMPIRE DU MENSONGE? ==========
SupprimerÀ chacun de juger : Un internaute note que "Les USA sont sortis de tous les traités de sécurité stratégiques avec la Russie, et ne les ont pas prolongés malgré les demandes russes...
Ils se sont méthodiquement approchés militairement de la Russie, alors qu'il était convenu en 1991 que les forces de l'Otan ne pourraient même pas stationner en ex-Allemagne de l'Est...
Aujourd'hui, le pays baltes, la Pologne font partie de l'Otan... Des silos à capacité stratégique sont installé en Pologne...
La Russie a expliqué explicitement qu'elle avait toujours reculé depuis 1991, mais qu'aujourd'hui on arrivait au point où il n'y avait plus de place derrière pour reculer... et qu'elle allait réagir, en légitime défense...
Les États-Unis ont fait la sourde oreille... aujourd'hui ils ont perdus !!"
Moralité : "Si tu fermes ta gueule, tu te fais bouffer" + "Trop bon, trop con".
SupprimerC'est clair, merci :)
SupprimerArticle, LE MONDE diplomatique 1998 :
SupprimerLes européens s’étaient effectivement engagés à ce que l’OTAN ne s’étende pas vers l’est. Cet article contient les liens vers les sources de ces informations :
« L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est », par Philippe Descamps
Voir LIEN ci-dessous:
https://www.monde-diplomatique.fr/2018/09/DESCAMPS/59053
Sans parler des accords de Minsk, il y avait les accords de 89 avec Gorbatchev. Mais je me pose une question. La Russie peut-elle tenir économiquement?
SupprimerMerci pour cet article.
RépondreSupprimerDareDaoud
Supprimer@FreedomAddict71
Le Général Vincent Desportes déconstruit l'OTAN en moins de 3 mn.
Plus éclairant qu'une bombe au phosphore.
A écouter absolument. L'écouter sur ce lien :
https://twitter.com/FreedomAddict71/status/1498434234620555269
"Quand la Russie parle de dénazification, on cherche à lui opposer une étrange conception de la « démocratie européenne »".
RépondreSupprimerDerrière la Révolution orange et l'EuroMaidan, il est très aisé de pointer du doigt l'occident, l'occident atlantiste seul en prétextant d'une "influence" (seule et néfaste). C'est nier au peuple Ukrainien dans sa diversité la réalité de sa volonté de changer les choses face à un état et des administrations pour parties incapables et corrompus, et des élections pour partie falsifiées. Non qu'il n'y ait pas d'influence occidentale, mais il y a une base nationaliste ukrainienne qui, sur ces 20 dernières années, a cherché sa voie, y incluant l'intolérable. L'Ukraine n'est pas un état "nazifié", mais un état qui tolère cette radicalité (nommer une avenue Stepan Bandera en est l'une des preuves, comme l'existence du bataillon Azov, et délus politiques). L'existence des néofascistes de Fratelli d'Italia et de commémorations du fascisme existe en Italie (et cela questionne fortement), l'Espagne démocratique n'a toujours pas résolu son héritage franquiste et le champ politique français tolère dans une moindre mesure des discours qui s'en rapprochent. On pourrait démultiplier les exemples, en creusant les propos de V. Orban en Hongrie, par exemple. Les dérives ukrainiennes existent, mais elles ne sont pas à extrapoler avec des propos amenant à de délirants "génocides" inexistants. Ici le terme "dénazification" n'est pas à prendre au pied de la lettre, mais invite à regarder le chef du Kremlin dans sa posture à la fois d'agent de l'État (voir de parfait agent de l'État), dans une continuité directe des services passés, dont la Tchéka. Sa glorification de la Grande Guerre Patriotique, la mise en ordre de l'Histoire (et la mise aux ordres des historiens russes), participent d'une construction mémorielle (aucunement historique) dans laquelle ce discours le met dans la continuité du passé. Il ne s'agit pas de lutter contre des dérives qui sont réduites en nombre, taille et influence, car circonscrites, en Ukraine, mais de construire une posture géopolitique d'un chef d'État qui, lui, reconstitue l'aire d'influence et le glacis territorial Russe.
Bonjour "mais elles ne sont pas à extrapoler avec des propos amenant à de délirants "génocides" inexistants."
Supprimeroui oui vous avez raison +14000 morts de 2014 à 2022 dans le Donbass et en grande majorité des civils dans les deux régions ukraniennes qui souhaitaient un plus d'autonomie, 14000 morts c'est juste un détail de l'histoire...
------------------------
ps: Bientôt vous allez aussi nous dire que les photos de Anne-Laure Bonnel sont un montage...
https://www.youtube.com/watch?v=cdETdJfYDhw
Comme vous parlez de loin de choses qu'apparemment vous ne maîtrisez pas !
SupprimerJe vous cite : "délirants génocides inexistants".
Eh bien renseignez vous mieux car à défaut vous en êtes complice !
La tolérance au nazisme dans nos sociétés est d'autant plus évidente qu'elle est entretue par les gouvernements et est appuyée par les atlantistes, et l'otan, ...Ces entités sont les championnes des inverstions accusatoires.
Bonjour Karine,
RépondreSupprimer"C'est aux peuples européens de...". Vous avez vu la réaction des peuples européens à la "pandémie"? Il n'y a plus de peuples européens. Il y a des consommateurs dans une "société ouverte", une société multimachin et transchose. Et tout ce beau monde vit dans toutes sortes de psychoses entretenues vicieusement par les médias, dans une frousse savamment entretenue. On le dit en cachette, au détour de la conversation : "Tout augmente, mais nous on n'a pas encore les bombes qui nous tombent dessus. Pas encore". Fondamentalement, il s'agit de la peur de la mort, dont on agite toutes sortes d'épouvantails sous nos yeux. (L'Européen a très peur de la mort). Et pendant ce temps, le pouvoir d'achat diminue; il devient très courant ici dans les pays dits civilisés, de ne pas acheter des médicaments prescrits car "c'est la fin du mois". Et pendant ce temps, le niveau de l'éducation diminue. Et pendant ce temps, de plus en plus d'emplois sont occupés (précairement) par des immigrés venu chercher l'eldorado dans notre tour de Babel en cours d'effondrement. Et pendant ce temps les mesures de contrôle de tous nos mouvements sont renforcées continuellement.
Oubliez votre idée de "peuples d'Europe". Nos sociétés ont été savamment atomisées depuis mai '68.
Il ne reste que de vagues poches de résistance (Merci Monsieur Orban). Pour peu de temps. La traque a commencé.
Il me semble que si la Russie poursuit la mise en oeuvre de "son plan" (ce qui me paraîtrait logique puisqu'en dépend sa survie à terme), une guerre nucléaire sera quasiment inévitable (ce qui remettrait en question la survie de la Russie à court terme......), et nous serons sans doute les premiers grillés, ici en Europe. Nous sommes sans aucun doute à la veille d'un changement majeur dans l'organisation de la vie sur cette terre. Les temps sont mûrs.
Et parmi ce travail d'ingénierie sociale de déconstruction identitaire, aux fins de perdre les individus dans des repères qu'ils ne comprennent plus, le rôle du néo-féminisme a été cruciale...
SupprimerIl n'ya jamais eu de peuple européen. Foutaises
Supprimerla sécurité de l'europe est l'affaire des européens qui sont incapables de s'entendre et se foutent sur la gueule à la première occasion. Notre sécurité, nous devons l'assumer seul en France, et nous devons entretenir de bonnes relations avec la russie pour ce faire, quelle que soit nous opinion sur leur gouvernement et surement pas compter sur les USA dont seul leur propre intérêt les guident
Les Européens et les usa prennent le reste du monde pour des naïfs et idios.poutine remettra de l'ordre.
RépondreSupprimerLes fous dangereux qui nous servent de gouvernants sont déjà cuits et ils le savent ! Sinon comment interpréter que depuis 2 ans ils s'en soient littéralement retournés contre leur propre population.
RépondreSupprimerPour notre société de "consommateurs", se séparer de la Russie et de la Chine est tout simplement suicidaire pour les globalistes !
La dictature pure et dure ne va pas fonctionner longtemps avec les pénuries alimentaires et énergétiques. Si les peuples ont apparemment gobé l'arnaque sanitaire, ils ne sont pas prêts ni aux privations ni à la guerre qui vont à l'encontre de la théorie que leur gouvernement "leur veut du bien".
« Comment la Russie et les pays européens en sont-ils arrivés à parler à ce point une langue différente ? »
RépondreSupprimerFaut-il se surprendre que l'opinion publique soit plongée dans l'irrationnalité et la fureur quand la presse elle-même porte la passion jusqu'au délire. S'il faut tirer une leçon de cette dérive médiatique, c'est pour comprendre à quel point la presse peut s'avérer un instrument de manipulation et de fabrication de l'ennemi : la guerre se vend bien. La question étant de savoir à quel intérêt elle accepte de se soumettre outre sa fixation compulsive pour le tirage et le scoop.
Si la presse doit bénéficier d'une protection juridique certaine en vertu de son rôle essentiel en démocratie, il faut en revanche ne pas lui permettre de se métamorphoser en un instrument politique contre l'intérêt public. Il faudrait penser à l'obliger à plus de rigueur lorsqu'elle s'amuse à jouer les influenceurs au services de douteux objectifs de guerre.
On se souvient de William Randolph Hearst, propriétaire d'un simple journal populaire US devenu magnat de la presse. Lors de la crise américano-espagnole en 1898, son journaliste et illustrateur sur place à Cuba lui faisait parvenir un télégramme pour demander son retour devant le peu d'action à décrire : « Rien à signaler. Tout est calme. Il n’y aura pas de guerre. Je voudrais rentrer. » La réponse de William R. Hearst est demeurée célèbre : « Vous prie de rester. Fournissez les dessins, je fournirai la guerre. » C'est aussi ce que le très fort lobby belliciste à Washington désirait obtenir.
L'explosion du cuirassé USS Maine au mouillage à la Havane a servi de cassus belli contre l'Espagne qu'on accusait du crime (l'enquête de 1911 a révélé une explosion accidentelle). On connaît la suite et la conquête US des possessions espagnoles à travers la planète.
C'est dire le rôle que peut jouer la presse quand elle s'abaisse à la facilité et qu'elle choisit de devenir un acteur vénal plutôt qu'un instrument de lumière et de raison.
Un bon ami colonel recommande en boutade « de ne pas penser avec ses hormones », signifiant par là qu'il faut se défaire de tout pathos et toute sentimentalité, lorsqu'il s'agit de décider de questions aussi délicates que la guerre.
Souhaitons qu'une presse honnête finisse par s'élever au-dessus de la meute car il est grand temps que des adultes se saisissent du problème pour le traiter intelligemment avant qu'il ne devienne hors contrôle. Souhaitons surtout que la phase militaire de l'opération se termine assez tôt afin que les politiques locaux puissent assumer la prise en main du pays, cette fois en toute liberté politique et médiatique.
Les chiens aboient , la caravane passe.
_________________
Bellefontaine
Jusqu'à récemment, j'étais réticent à commenter les événements en Ukraine. Je n'ai pas voulu le faire, non pas parce que j'ai peur, mais parce que je ne suis pas un expert en politique, que je ne m'y suis jamais intéressé et que je n'en ai pas l'intention (contrairement à de nombreux politologues et virologues apparus sur Internet ces derniers temps). Mais, comme tout être humain, j'ai ma propre opinion. Comme ce sujet m'a attiré de toutes parts, je vais l'exposer.
RépondreSupprimerJe suis contre toute guerre. La guerre est effrayante. Mais je suis aussi contre l'agressivité et la haine humaines, qui acquièrent chaque jour des proportions prohibitives.
Je suis contre la discrimination fondée sur la nationalité. Je n'ai pas honte d'être russe. Je suis fier d'être russe. Et je ne comprends pas pourquoi les athlètes doivent souffrir maintenant.
Je suis contre les doubles standards. Pourquoi certaines personnes peuvent faire n'importe quoi, mais elles nous mettent tous sur le dos. Pourquoi tout le monde a-t-il toujours crié que le sport doit rester en dehors de la politique, mais à la première occasion, lorsqu'il s'agit de la Russie, ce principe est complètement oublié ?
Encore une fois, la guerre est effrayante. Dans les situations de stress, les gens montrent leur nature, parfois de manière négative. Combien de colère, de saleté et de bile ont été déversées sur tous les Russes maintenant, quelle que soit leur position ou leur profession. Ces milliers de personnes qui écrivent des insultes et des menaces - faites la queue !
Il est doublement étrange d'entendre tout cela de la part de personnes à qui la Russie a beaucoup, beaucoup donné dans leur vie. Tout cela ne fait que créer plus de négativité.
La guerre prendra fin, mais les relations humaines demeureront. Et il sera impossible de revenir en arrière. Souviens-toi de ça.
P.S. Et à certains de mes collègues qui restent assis sur leur cul dans des manoirs en Angleterre et disent des choses méchantes : nous ne pouvons pas être offensés par cela, nous comprenons tous ! Paix et bienveillance à tous ! "
signé Dzyuba
je trouvais ça beau dans ce contexte
Différence vieille comme la modernité. Custine en 1839 : "...Cette population d'automates ressemble à la moitié d'une partie d'échecs, car un seul homme fait jouer toutes les pièces, et l'adversaire invisible, c'est l'humanité. On ne se meut, on ne respire ici que par une permission ou par un ordre impérial; aussi tout est-il sombre et contraint; le silence préside à la vie et la paralyse."
RépondreSupprimerLa résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine » présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies a été adoptée par 141 votes pour, 5 votes contre (Russie, Bélarus, Erythrée, Corée du Nord et Syrie) et 35 abstentions. Un résultat qui ne pose pas de problème d’interprétation.
RépondreSupprimerFront uni de "gouvernants" mais pas des peuples et en apparence seulement. Va complétement se lézarder bientôt dans la réalité !
SupprimerLes courageux et les résistants ont toujours commencé par des minorités !
En plus de donner aux néonazis un sentiment d'impunité depuis 2014, les marionnettes atlantistes de Kiev se sont employées à dévoyer et falsifier l'Histoire de l'Ukraine. Aux Ukrainiens eux-même de se réapproprier leur Histoire, c'est-à-dire leur identité.
RépondreSupprimerJ’ai vu un commentaire intéressant ici sur ce blog concernant l'Europe d'un siècle passé, et je me suis souvenu d’une vieille lecture de jeunesse : Stefan Zweig - "Le monde d'hier - Souvenir d'un Européen".
RépondreSupprimerFranchement, l’Europe des 19ème et 20ème siècles, cela avait de la gueule intellectuellement et industriellement (ça a commencé a merder au début du 20ème avec les guerres mondiales, et je me demande quelle partie l’actuel pôle anglo-saxon avait une grosse responsabilité dans tout ce merdier).
Aujourd'hui, nous sommes en Europe les caniches des anciens Européens qu'on a envoyé Outre-Atlantique et qui étaient pauvres, sortaient en majorité de prison et en minorité des protestants radicaux et des juifs ostracisés (tous autant qu’ils sont : purs et durs et dont personne ne voulait en Europe).
Veut-on vraiment discuter avec des gens apparemment bien éduqués à la télé mais qui dans le fond au niveau de leurs élites sont mentalement jusqu’au-boutistes et mafieux comme leurs pères fondateurs ?
C'est tout le problème des Russes aujourd’hui et notamment de Poutine.
Mais bon, il faut dire que les Asiatiques sont tellement mieux éduqués et tellement plus fins .… 🥸
Choix cornélien pour la Russie : je lâche l’Europe et je me marie avec la Chine ou je fais le contraire, ou encore je navigue à vue entre les deux, avec l’Oncle Sam qui va tout faire pour casser ce mariage ?
Voila en termes simples ce qui tracasse Poutine. Je serais lui, je mettrais l’Oncle Sam à genoux une bonne fois pour toutes et je ne me préoccuperais plus que de l’EURASIE de Brest à Pékin en passant par Vladivostok. C’est déjà le présent et cela sera de plus en plus l’avenir. J’ai paraphrasé de Gaulle quand il a dit « Brest », et donc pas la Grande-Bretagne côté ouest. Bien que j’adore ce royaume, soyons clair, nos voisins Grands Bretons ne feront jamais partie de la future grande Eurasie pour des raisons historiques et politiques, et c’est bien dommage pour eux.
Certes, l'hypocrisie des USA est réelle avec son ingérence dans la politique intérieures de l'Ukraine, dans la suite de son ingérence en Syrie où ils ont soutenu des islamistes radicaux pour renverser Bachar el Assad, avec sa gestion de l'OTAN. La colère de Mr Poutine s'explique ainsi. Mais l'histoire de l'Ukraine qu'il a présentée avant d'y envoyer ses armées ne repose pas sur la réalité. Ce n'est pas parce que les USA se sont permis des ingérences dans les affaires de pays indépendant que la Russie doive se croire autorisée à le faire aussi. Puisse-t-il réaliser qu'il se trompe complètement sur l'opinion du peuple ukrainien vis à vis de lui. Sinon, les russes aussi bien que nous, les pays de la CE, vont terriblement souffrir pour de longues années.
RépondreSupprimerDivision grave et ancienne. J'y reviendrai. Custine (1839) sur les russes : "Cette population d'automates ressemble à la moitié d'une partie d'échecs, car un seul homme fait jouer toutes les pièces, et l'adversaire invisible, c'est l'humanité."
RépondreSupprimerDostoïevski (Journal) : "Comprendront-elle, les nations européennes, fières, savantes, qui se croient les premières de toutes, que la Russie ignorée soit prédestinée à être la terre et la race de salut, qu’elle seule pourra prononcer la parole qui unira toute l’humanité dans un réel amour mutuel ?"
Lorsque les événements sont si dramatiques au point que l'esprit humain ne peut les contenir, comment garder la raison et ne pas désespérer ?
RépondreSupprimerIl n'y a pas de réponse universelle à cette question.
Néanmoins, il me semble qu'il est très important pour toute personne de comprendre qu'à tout moment, même au moment le plus difficile, chacun peut faire ses preuves pour le meilleur, pour les causes les plus nobles.
La victime de toute guerre n'est pas seulement celle qui se trouve près de la ligne de front et qui a souffert physiquement mais toute personne, qu'elle soit russe, ukrainienne ou européenne, lorsqu'elle succombe à la esprit d'agressivité et à la jubilation du malheur des autres...
A chacun de sauver ce qui reste d'humain en nous.
Edgar Morin: "ils ont poussé l'Ukraine à la fermeté tout en sachantqu'ils l'abandonneraient en cas de guerre !
RépondreSupprimerBombardements américains avec ou sans l'OTAN
https://t.me/trottasilvano/20594