Hier, le Président russe Vladimir Poutine a fait une déclaration devant le Conseil de sécurité, qui a été annoncée en avance par le porte-parole du Kremlin, comme devant être importante. Prévenant que la Russie était prête à répondre militairement à tout acte mettant en danger sa sécurité stratégique, Poutine propose de prolonger d'une année le respect du Traité New Start, conclu entre les Etats-Unis et la Russie en 2010, qui n'est à ce jour plus respecté par les Américains. Evidemment, la nuit s'est accompagnée d'une pluie de drones.
Peskov l'a annoncé dans la matinée : le Président russe allait faire une série de déclarations importantes devant le Conseil de sécurité. En début d'après-midi, les chaînes fédérales ont retransmis le début de la réunion du Conseil de sécurité, concernant la première partie de la réunion, où Poutine s'exprimait.
Les déclarations du Président russe s'articulent pour l'essentiel en deux temps : il a tout d'abord prévenu, que la Russie était prête à répondre à toute attaque - et ce militairement ; pour ensuite, proposer d'arrêter la course aux armements, notamment en ce qui concerne les missiles et les armes nucléaires.
Comme l'a déclaré Poutine :
Je souligne, et personne ne doit avoir de doute à ce sujet: la Russie est en mesure de répondre à toutes les menaces existantes et émergentes, de répondre non pas en paroles, mais par des mesures militaro-techniques.
Afin d'illustrer ce propos, le Président russe a rappelé la décision de mettre fin au moratoire unilatéral de déploiement des missiles terrestres à courte et moyenne portée, suite au programme américain de l'Administration Trump de déploiement de ces missiles en Europe et dans la région Asie-Pacifique.
Après cette mise en garde, et dans le but d'éviter les risques inhérents à une course au réarmement, la Russie se propose de prolonger d'un an le respect du Traité New Start, qui doit prendre fin en 2026. Bien que Poutine le qualifie comme le dernier instrument encore en vigueur de l'architecture, mise en place au 20e siècle, dans le domaine de la sécurité stratégique internationale, rappelons que la Russie, ici aussi, de facto le respecte de manière unilatérale, puisque l'Administration Biden a suspendu en 2023 sa mise en oeuvre complète. Mais puisque les Etats-Unis et la Russie ont exprimé la volonté d'en respecter les éléments-clés, Poutine fait la proposition de prolonger d'une année, après l'expiration du délai de validité, le respect de ce traité, qui doit garantir une certaine stabilité dans le domaine des armes stratégiques offensives.
Je cite :
Afin de ne pas provoquer une nouvelle course aux armements stratégiques, d'assurer un niveau acceptable de prévisibilité et de retenue, nous pensons qu'il est justifié de tenter de maintenir le statu quo qui a été établi grâce au Traité New Start dans la phase actuelle, assez turbulente. Par conséquent, après le 5 février 2026, la Russie est prête à continuer de respecter les limites quantitatives centrales du traité START pendant un an.
L'unilatéralité annoncée s'accompagne d'une condition, devant assurer la réciprocité et donc ne pas mettre la Russie en situation désavantageuse en matière de garantie de sécurité stratégique :
À l'avenir, sur la base de l'analyse de la situation, nous prendrons la décision sur le maintien ultérieur de ces restrictions volontaires. Nous pensons, que cette mesure ne sera viable que si les États-Unis agissent de la même manière et ne prennent pas de mesures, qui sapent ou violent le ratio actuel de capacités de dissuasion.
La capacité des Etats-Unis à respecter leurs engagements est directement proportionnelle à leur intérêt. S'il entre dans intérêt américain, pour une raison ou pour une autre, de ralentir la course aux armements, ils pourront respecter ce moratoire, sinon la Russie sera encore une fois seule face à ses gestes de bonne volonté. Si l'on en croit les dernières déclarations de Trump, affirmant que ce conflit en Ukraine est très rentable pour les Etats-Unis, il y a peu de chance qu'ils y voient un quelconque intérêt.
S'il est raisonnable d'éviter toute course à l'armement, la situation de conflit armé dans laquelle les Etats-Unis et la Russie se trouvent face à face, et Trump continue à approvisionner le front et à exiger la capitulation de la Russie en appelant cela "processus de paix", laisse peu de place à l'optimisme.
Cette déclaration du Président russe fut accompagnée hier soir et cette nuit d'une nouvelle pluie de drones, notamment 19 sur Moscou à ce moment de la matinée, qui certes furent interceptés par la défense aérienne. Il ne s'agit pas "saper" les efforts de paix américains, comme il est de coutume de l'entendre en Russie, mais bien pour les Atlantistes dans leur totalité de démontrer une volonté de guerre.
Espérons que le Kremlin ne garde aucune illusion en la matière au-delà de ses discours conciliants sur le retour de l'amitié russo-américaine, la bonne volonté de l'Administration Trump et son attachement à un règlement pacifique du conflit. Parce que les illusions peuvent coûter très cher.

La Russie fait beaucoup d'efforts pour réduire la course aux armements. Poutine est vraiment un grand pacifiste, face à l'agressivité constante des Atlantistes.
RépondreSupprimerJe vous remercie beaucoup Madame Karine Bechet-Golovko pour votre excellent billet d'humeur sur les relations conflictuelles entre les États-Unis et la Fédération de Russie en ce qui concerne la course à l'armement nucléaire.
RépondreSupprimerLe Président Donald Trump a renommé le département de la défense en département de la guerre ce qui est très inquiétant car cela traduit une volonté profonde de l'impérialisme américain d'en découdre avec la Fédération de Russie qui défend ses intérêts légitimes.
Pourquoi se faire des illusions une fois de plus quand les propositions russes de décembre 2021 ont été ignorées volontairement par les oxydentaux !
RépondreSupprimer... Je rajouterai que depuis le temps des Cheyennes, Navajo et autres Sioux... les exemples sont légions des "hommes à la langue fourchue" !
RépondreSupprimerоткройте, наконец, глаза, ради бога !
Trump est soit complètement fou soit sur la ligne des néocons depuis toujours. Probablement les deux. Un vrai mannequin, nouveau retour de veste. La Russie est un «tigre de papier», au bord de l’effondrement économique, une vraie puissance aurait plié l’affaire ukrainienne en en une semaine. Les Ukrainiens peuvent non seulement reconquérir l’entier de leur territoire, mais aussi une partie de la Russie, avec l’aide de l’UE et de l’OTAN. Les USA fourniront toutes les armes nécessaires (contre monnaies sonnantes et trébuchantes, bien entendu). Grand magnanime Trump souhaite bonne chance aux deux camps ! Bref, battez-vous, tuez-vous, jusqu’au dernier homme, ou au dernier sous. Faites le bien, Trump vous regarde (et encaissent). Les USA pourront alors se concentrer sur le Moyen Orient avec le proxy Israël (à moins que ce soit le contraire, on ne sait plus qui est au service de qui entre ces deux génocidaires), l’Amérique latine et surtout la Chine avec Taïwan en ligne de mire. Trump pense peut-être neutraliser la Russie avec la guerre en Ukraine pour attaquer militairement à la Chine, avec des armes stratégiques nucléaires (puisque sa guerre économique ne fonctionne pas) et la vaincre en une semaine. Trump a renommer le ministère de la défense en ministère de la guerre, c’est non seulement une rectification par rapport au passé mais aussi une annonce pour l’avenir. Si le prix Nobel en fait de même, il aura alors son prix Nobel, le prix Nobel de la guerre. (Les BRICS devraient penser à une sorte de contre OTAN pour dissuader ce fou dangereux, ou à minima une alliance de défense militaire entre la Chine et la Russie).
RépondreSupprimerhttps://truthsocial.com/@realDonaldTrump/posts/115255130298104593
L'Occident ne veut aucune paix avec la Russie. Il est uni dans sa volonté de détruire à la fois la Russie et le monde russe dans son ensemble.
RépondreSupprimerCette opération militaire ne finira donc jamais ? Que l'armée russe explose déjà tous les ponts sur le Dniepr et les troupes atlantico-bandéristes seront incapables de combattre dans tout l'est ukrainien. Pourquoi Moscou ne le fait pas ? !
RépondreSupprimerLa guerre finira quand elle sera gagnée par l'une des parties, il faudrait bien le comprendre.
SupprimerQuant aux ponts ... La Russie a certainement aussi l'intention de les traverser ...