Démission du "nouveau" gouvernement Lecornu : Macron nous replonge dans les affres de la IIIe République

Après une longue attente, la composition du "nouveau" gouvernement français fut annoncée hier soir. Aucune rupture, aucun véritable changement, l'essentiel des anciens ministres est reconduit. Encore une fois, Macron fait l'unanimité contre lui. Surtout avec Bruno Le Maire à la Défense. Ce qui a provoqué un mécontentement général. Lecornu démissionne ce matin avec le gouvernement le plus éphémère de la Ve République. Une insulte pour nos institutions !

Suite à l'enchaînement des gouvernements Macron, moins viables les uns que les autres, chacun espérait (encore) un sursaut démocratique, une prise de conscience politique. L'espoir fait vivre, certes, mais il est un moment où il faut reprendre conscience, que les espoirs ne se réalisent pas toujours.

La liste du très bref "nouveau" gouvernement a été publiée hier soir. Dans l'ensemble, on prenait les mêmes pour que rien ne change, mais en pire. Voici pour les ministères-clés :

Mme Elisabeth BORNE, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;

M. Manuel VALLS, ministre d’État, ministre des Outre-mer ;

M. Gérald DARMANIN, ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;

M. Bruno RETAILLEAU, ministre d’État, ministre de l’Intérieur ;

M. Bruno LE MAIRE, ministre d’État, ministre des Armées et des Anciens combattants ;

Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités, des Familles, de l'Autonomie et des Personnes handicapées ;

Mme Rachida DATI, ministre de la Culture ;

M. Roland LESCURE, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique ;

M. Jean-Noël BARROT, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Dans la foulée, on apprend qu'Attal (qui est préparé pour la succession de Macron) joue l'opposition et a refusé d'entrer dans ce cercueil gouvernemental. Cela ne présente en effet aucun intérêt stratégique.

Retailleau sentant que la collaboration macroniste devient trop toxique et avait convoqué le conseil des LR pour savoir s'il fallait rester, déclarant que soit Bruno Le Maire partait, soit lui même partira. Ce qui signifie donc, que le reste ne le dérangeait pas outre mesure.

Il est vrai que nommer Bruno Le Maire à la Défense était une véritable provocation. Notre armée ne mérite pas un tel affront.

Comme le note avec justesse le sénateur Alain Houpert :

Sébastien Lecornu avait promis la rupture. Ce sera celle du parlement et celle du pays. Il aura fallu un mois pour garder le même gouvernement avec - en plus, comme une provocation - le retour de Bruno le Maire. Une fin de règne aux allures de farce. Les mêmes causes donnent les mêmes effets. On attendra donc le prochain Premier Ministre.

Ce fut chose faite : Lecornu vient de démissionner ce matin avec le gouvernement au complet. Ce qui nous replonge dans l'instabilité chronique de la IIIe République.

Nous sommes véritablement dans "une fin de règne". La crise politique va encore s'aggraver en France. C'est bien la fin, l'impasse des élites globalistes en France. On ne peut pas gouverner contre l'intérêt national et contre le peuple indéfiniment en tordant les mécanismes démocratiques. 

Soit, elles doivent mettre fin à la démocratie, soit elles vont chuter. Or, elles n'ont ni la force physique, ni la légitimité, ni le courage politique pour déclarer officiellement la fin de la démocratie. Sans oublier qu'elles n'ont pas les ressources intellectuelles pour concevoir un régime, qui soit au moins formellement acceptable pour la population.

C'est le moment pour une véritable alternative politique, pour l'émergence d'une véritable élite politique nationale. Ce sera le seul moyen de sortir de cette crise de système, dans laquelle la France est en train de couler.