Voir: http://www.infox.ru/authority/mans/2013/12/11/Ukrainskiy_parlamyen.phtml
Alors que les chaînes ukrainiennes sont, dans leur grande majorité, acquises à l'UE, Rossiya 24 et Rossiya 1, deux chaînes russes diffusées en Ukraine sur le cable et par satellite, semblent déranger vu le contexte politique actuel.
Si nombres d'analystes soulèvent la question de la myopie politique de l'UE et des Etats Unis, des médias qui donnent en générale une vision manichéenne des choses, la petite ouverture des médias en Ukraine semble déranger certains de ses propres parlementaires.
Le discours tenu par Rossiya 24 et par Rossiya 1, qui met l'accent sur la radicalisation du mouvement de contestation et les atteintes physiques portées aux forces de l'ordre, chose inadmissible dans n'importe quel pays, dérange. Car ces chaînes font dissonance vu le contexte médiatico-politique actuel, il ne faut pas diffuser des images qui pourraient faire réfléchir la population, des images qui pourraient relativiser le combat pour la défense des valeurs européennes mené par les hommes encagoulés. Des personnes que l'on ne voudrait pas voir au pouvoir chez nous.
Donc ces chaînes ont été qualifiées, par des parlementaires ukrainiens, d'anti-ukrainiennes et ils sont prêts à en demander l'interdiction de diffusion, hors satellite. Leur traitement de l'actualité est par trop partial. Elles donnent notamment la parole à des hommes politiques, des parlementaires, des dirigeants de région ukrainiens qui ne sont pas d'accord avec les radicaux. Si le critère est la partialité, on peut faire le vide dans le champ médiatique. Mais la partialité n'apparaît en général, qu'à partir du moment où l'on ne partage pas l'idée défendue. Car derrière toute "objectivité" il y a un choix d'images et de mots. C'est humain.
A l'heure où l'Ukraine a besoin de mettre fin au conflit sanglant dans ses rues, il est évident que le combat pour les images est fondamental. De lui dépendra quelle vision le monde aura des vainqueurs et des vaincus. Mais en dépend également la crédibilité des Etats Unis et de l'UE, qui s'investissent très activement dans le conflit et ont besoin d'une "certaine" couverture médiatique des évènements, de ces manifestations pacifiques, notamment à l'intérieur du pays.
Il sera ainsi possible de diffuser, sans risquer de commentaires désobligeants, l'image du premier ministre polonais, pays tout aussi indépendant et souverain que l'Ukraine, annoncer que Yanukovych est d'accord pour des élections anticipées. Il vaut mieux en effet ne pas trop se poser de questions ...
Il sera également possible de ne pas diffuser l'image de ce gouverneur menoté et tabassé par une foule cagoulée, menacé personnellement en plus des menaces prononcées contre de la vie des membres de sa famille, tout cela pour ne pas avoir voulu signer une lettre de démission. Le visage en sang, la feuille dans les mains. Il est en place depuis quelques mois ... c'est un crime.
La guerre n'a pas besoin de liberté d'information et d'expression, elle a besoin de soldats.
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