Il n'y a rien à dire, l'Ukraine paie ses dettes. Comme elle doit être financée de l'étranger, que la Russie a arrêté de la sponsoriser, il faut bien trouver une compensation pour ses amis et partenaires: eux, à l'inverse des russes, ne tiennent pas compte d'une histoire européenne commune, ce ne sont pas des peuples frères, non ce sont des partenaires. Donc ils ne feronts rien gratuitement. Et l'Ukraine propose aux Etats Unis et à l'UE de prendre 49% du capital du transport de gaz.
La mise en place du système de paiement continue. Après l'entrée du fils du vice-Président américain dans le conseil de direction de Burisma, la grande entreprise ukrainienne d'extraction de pétrole, enregistrée à Chypre, dont l'expansion de l'activité est prévue à hauteur de 40% pour l'année prochaine, maintenant Kiev s'attaque au système de transport du gaz.
La première fois que Iatséniuk a présenté le projet de loi à la Rada, les députés se sont violemment prononcés contre, mêmes les plus radicaux. Et leur réaction était normale: pourquoi ouvrir le capital aux investisseurs américains et européens? Il y a encore des oligarques en Ukraine et ils peuvent être intéressés. Bref, drôle de privatisation, qui s'apparente de plus en plus à une colonisation économique. Maintenant les députés semblent avoir été brieffés et ont adopté le projet de loi en première lecture.
Du côté de l'Ukraine, cela s'apparente à un diktat étranger comme en voyait en d'auters temps en Inde, quand celle-ci donnait pour rien des concessions à des Etats étrangers et ne pouvait développer de politique nationale, s'engouffrait dans les dettes. La situation, toute proportion gardée, est comparable.
Du côté européen, si l'on rappelle que 20% du gaz consommé par les pays de l'UE transite par l'Ukraine, l'on voit à quel point ce pays est important, stratégique. Et, personnellement, je préfèrerais qu'il y ait surtout des investisseurs européens plus qu'américains, si l'ouverture doit avoir lieu. Car, sinon, la configuration de la dépendance européenne va encore se complexifier. Le contrôle de l'énergie étant un élément clé.
En fait d'une manière ou d'une autre, il faut payer. Et cela concerne et l'Ukraine, et l'UE. Mais pour revenir à nos moutons, si les ukrainiens pensaient que le prix fixé contractuellement et avec leur accord était trop fort lorsqu'ils doivent payer à Gazprom, ils risquent de se rendre compte qu'il est encore plus fort quand il dépend des circonstances politiques sur lesquelles ils n'ont aucun contrôle.
Comme le disait J. Brel, l'avantage avec les prostituées, c'est qu'elles font payer avant, pas après.
Bonjour , j approuve votre article , l'Ukraine va savoir dans les décennies à venir que le bloc libéral anglo saxon ne fait rien pour rien , le prix à payer sera très lourd , c est le système de l 'argent roi qui est au centre de la politique mais connaissant bien ces " gens la " , il vont presser le fruit pour en tirer tout le jus , je m étonnes de voir le vrai peuple ukrainien ne pas le comprendre
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