Alors que de nombreuses critiques viennent du Pentagone à l'égard de l'aide que la Russie apporte en Syrie dans la lutte conte les groupes terroristes de l'état islamique et autres, le Président V. Poutine propose une plus étroite collaboration, notamment dans la détermination des cibles et les contacts avec cette fameuse opposition modérée. Les Etats Unis viennent de refuser en bloc. A chacun ses priortés manifestement.
La Russie a pris de court la politique américaine, qui n'arrive pas à retrouver ses assises. Et cette position inconfortable, peu habituelle de ce côté de l'Atlantique, conduit le Congrès américain à chercher à savoir pourquoi les Etats Unis n'ont pas eu les informations de leurs services de renseignement sur les intentions russes dans la région en avance. Autrement dit, pourquoi rien n'a été prévu et rien n'a pu être fait pour empêcher ce scénario de se développer.
Comme l'écrit le Washington Post:
"Russia’s military strategy is changing the face of the Syrian civil war, and some worry that the U.S. could suffer damage to its reputation and its foreign policy goals if Obama fails to respond decisively."
Avec cette opération, la Russie a repris la main et confronte le Président américain aux contradictions internes de sa position. Et le Président russe joue l'arme de communication, traditionnelle pour la "coalition américaine". Puisque les Etats Unis critiquent la Russie en ce qu'elle ne viserait pas les cibles de terroristes de l'Etat islamique, il propose de mettre en commun les données des services de renseignement sur la Syrie et ainsi de "mieux" déterminer les cibles.
Les Etats Unis viennent de refuser. En effet, s'ils aceptaient, il deviendrait évident qui est la cible réelle et surtout qui ne l'est pas. Ce qui couterait trop cher à leur réputation aujourd'hui.
Par ailleurs, comme la Russie était critiquée d'attaquer l'opposition à Assad, le Président russe a proposé que l'on cherche des interlocuteurs dans cette Armée syrienne libre, pour entrer en discussion avec eux et unir les efforts dans le combat contre le mal absolu, à savoir l'état islamique. Là aussi, décidemment, les Etats Unis, changeant radicalement de position, n'estiment pas que ce soit une bonne idée et ne vont pas aider la Russie.
On en arriverait presque, sans faire exprès, à se demander si elle existe vraiment cette opposition syrienne modérée? J'entend en Syrie, pas à Londres ou Washington ou Paris. A-t-elle seulement un visage dans le pays?
Sur le terrain, en une semaine, le ministre de la défense russe a précisé que 112 cibles terroristes ont été atteintes, des quartiers-généraux, des réserves d'armes, des véhicules millitaires, etc. Selon le Gouvernement syrien, cela a totalement désorganisé les capacités d'attaque des groupes terroristes dans le pays et permet à l'armée étatique de lancer une opération d'envergure d'artillerie au sol.
Malgré les résultats sur le terrain, les Etats Unis, l'Angleterre, la France refusent de reconnaître les faits. Il est vrai que sinon comment expliquer le déploiement de l'OTAN, comment expliquer l'envoie de soldats anglais dans les pays baltes. Si l'Europe continentale n'a pas besoin de "protection", il faut alors totalement repenser la politique extérieur. Et ce n'est pas aussi simple que d'accuser la Russie de vouloir envahir les peuples du monde entier.
PS: Justement, il semblerait que l'Afganistan devienne du coup (de la présence russe en Syrie?) la nouvelle base de l'état islamique pour l'Asie centrale et pourquoi pas le Causase. Là où les Etats Unis mènent un combat impitoyable (contre la population). Et à côté au Yemen où l'Arabie Saoudite bombarde les mariages. Il faut en effet préparer le terrain. Et la population.
PPS: Ces étranges structures polyformes, qui passent de l'un à l'autre, changent de noms et de lieux et se ressemblent. Mais on en parlera demain.
Ben oui, le Président Poutine est arrivé en Syrie et a donné un coup de pied dans le terrain de jeux des "amis de la Syrie". Les pions de chacun sont en train de tomber les uns après les autres. La vérité ne peut qu'apparaître crue, sans fioriture...
RépondreSupprimer"Et ce n'est pas aussi simple que d'accuser la Russie de vouloir envahir les peuples du monde entier."
RépondreSupprimerEn effet. Quel est le pays qui a le plus de bases militaires à travers le monde pour semer le chaos et la dévastation ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bases_militaires_des_%C3%89tats-Unis_dans_le_monde
Voici déjà 80 ans cette année, le plus décoré des généraux des Marines, Smdedley Butler, avait déjà dénoncé la politique interventionniste des EUA:`
http://fas.org/man/smedley.htm
On devrait aujourd'hui rappeler son pamphlet "War is a Racket".
http://www.ipernity.com/blog/32119/801399
S'il y a eu du changement, c'est en pire. Le 17 janvier 1961, lors de son discours de fin de mandat, le président Eisenhower avait lui--même mis en garde contre l'influence excessive et démesurée du complexe militaro-industriel. Aujourd'hui, c'est bien ce système, avec les banksters et les multinationales, qui dirige le bras armé du libéralisme sauvage.