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lundi 24 août 2020

Comment Tikhanovskaya veut ouvrir la voie coloniale à la Biélorussie



Il n'y a aucun doute, l'opposition biélorusse, avec Svetlana Tikhanovskaya, a un leader d'une qualité exceptionnelle. En tout cas, parfaitement dans l'air du temps. Alors qu'elle demande aux chefs d'Etat étrangers de ne pas reconnaître sa défaite électorale, prévue par les estimations de vote, qu'elle demande le départ de Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaya ne prévoit pas de se présenter en cas d'organisation de nouvelles élections. Autrement dit, elle n'est pas là pour proposer un autre cours pour la Biélorussie, elle est là pour détruire. De quel leader de l'opposition parle-t-on ? A chaque nouveau Maïdan, la qualité des marionnettes est en chute, finalement Tikhanovskaya n'est là que pour conduire la Biélorussie sur la voie de la colonisation directe. Elle doit en parler aujourd'hui avec le vice-secrétaire d'Etat américain.


Nous avions déjà parlé du parcours très original de Svetalana Tikhanovskyaya pour prétendre à un poste de président, sans n'avoir jamais fait de politique (voir notre texte ici). La technologie est bien rodée : mettre en place quelqu'un qui n'a aucune chance de gagner, ainsi quand il perd, il crie haut et fort à la manipulation des élections, ce que le monde global soutient avec joie et bonheur, par l'intermédiaire de ses médias et de ses dirigeants-fantômes.

Or, ces figures d'un instant n'ont aucune carrure politique et même ce triste spectacle demande des acteurs d'un autre rang. Revenons à notre chère égérie portée aux nues par les médias main stream, reprenant docilement le discours du monde global.

Lors de sa conférence de presse donnée en Lituanie, lorsqu'un journaliste lui demande pourquoi, avec des estimations de vote au maximum à 13%, elle estime avoir gagné les élections, Tikhanovskaya, sortie promptement de sa zone de confort vilnusienne, panique, refuse de répondre et les services d'ordre sortent manu militari ce journaliste, qui ose poser une question sensée. Il est vrai qu'il est plus facile d'enregistrer des vidéos en anglais ...

Cela n'aurait pourtant pas été difficile de trouver quelque chose à dire. Ou bien pense-t-elle qu'un chef d'Etat n'aura jamais à répondre à aucune question délicate ?

En fait, c'est beaucoup plus simple, elle ne veut pas être élue. Car, après que son état-major ait déclaré, comme nous l'avions souligné, qu'ils ne demandent aucun nouveau décompte et aucun deuxième tour, Svetlana Tikhanovskaya, ne voulant prendre aucun risque, a déclaré que même si de nouvelles élections étaient organisées, elle n'y participerait pas.

Bref, une candidate estimée au mieux à 13%, perd des élections avec un score à peu près équivalent, conteste les résultats, mais ne veut pas accéder au pouvoir. C'est ça, ce qu'on appelle un leader politique aujourd'hui ? A chaque nouvelle ingérence, le niveau des marionnettes est en chute libre. Au moins en Ukraine, ceux qui étaient sur le Maïdan voulaient le pouvoir. 

Elle, elle n'est là que pour détruire. Et puisque le tireur de ficelle arrive en Lituanie pour donner ses ordres, Tikhanovskaya rencontrera Stephen Biegun, le vice-secrétaire d'Etat, pour discuter de la suite. 

Ainsi, dans la chaîne de l'ingérence, après le stade du Maïdan, nous revenons aux politiques coloniales directes. Puisqu'elle ne veut pas le pouvoir elle l'offre à une puissance extérieure. C'est beau le progrès!

9 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec votre article. Vous avez cependant oublié une chose : la visite de BHL à Tikhanovskaya à Vilnius.
    D'après les déclarations de S. Lavrov le 23/08/20, elle a fait quelques propositions qui montrent exactement dans quel camp elle se situe et par qui elle est manipulée : le retrait de son pays de la CEEA, de l'OTSC et, à plus long terme, l'entrée dans l'UE et l'OTAN, imposer la langue biélorusse et évincer le russe etc, etc en quelque sorte le scénario ukrainien appliqué à la Biélorussie.
    Je souhaite bon courage à Loukachenko et qu'il tienne bon.

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  2. Tout à fait d'accord : une amie russe me faisait remarquer que déjà, une femme n'avait aucune chance de gagner une élection en Biélorussie, ce que bien sûr les montreurs de cette marionnette et elle-même ne pouvaient ignorer.
    Autre chose relevée par une amie russe qui a souvent passé ses vacances là-bas : Tikhanovskaïa n'a pas d'accent biélorusse, mais par un russe classique. Donc une candidate importée ( née en Pologne, ayant vécu en Irlande...).
    Son programme a été supprimé, mais tout de même, il avait été prévu des élections législatives immédiates, autrement dit l'élimination des autres représentants élus par le peuple, par des valets achetés par l'Occident ( le cas s'est aussi présenté en Argentine, et fait des centaines de milliers de victimes, sous De la Roa et Menem).
    Et puis le programme comprenait aussi une politique à l'Ukraine, nationaliste russophobe et ... avec introduction de chaînes baltes et polonaises etc ... le nationalisme est souvent une arme de division étrangère, tout au moins à l'Est.

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  3. Les articles critiques se construisent par une confrontation de points de vue, pas par des sources uniquement à charge : oui pour ce qui est écrit ici, mais cela reste à confronter avec ce qu'en relatent les lituaniens à Vilnius, ce qu'en énoncent ceux qui ne sont pas au pouvoir à Minsk.
    Et non, Svetlana Tikhanovskaya ne veut pas être élue. Elle n'a jamais énoncé le contraire.

    J'ai déjà énoncé en commentaire que de ne voir dans cette situation "que", et seulement, le fruit d'une ingérence étrangère était refuser d'entendre les biélorusses qui s'expriment clairement en Biélorussie. Tout voir comme provenant d'éléments exogènes dans une société biélorusse qui se sent plus proche de la Russie que l'Europe médiane et occidentale est se mettre des œillères sur la profondeur du mouvement, que je trouve très patient. Cela fait bien vingt que les trois petites tortues de Незале́жная Рэспу́бліка Мро́я faisaient déjà peur à Loukachenko.... Pourquoi ceux qui ne veulent plus de Loukachenko se reconnaissent-ils en elle ?

    Ceux qui dans ces commentaires sont promptes à rappeler le mouvement des Gilets Jaunes qui n'a pas été "entendu" sur ses revendications les plus légitimes (assurément pas le référendum d'initiative populaire, qui demande une analyse des modalités existantes dans des pays voisins comme la Confédération Helvétique, ce que les Gilets Jaunes se sont refusés à faire), m'apparaissent ici tout autant incapable d'entendre les citoyens biélorusses qui expriment un ras-le-bol du pouvoir de Loukachenko.

    Svetlana Tikhanovskaya "manipulée" ? On doit regretter son départ de Biélorussie, on peut aussi comprendre que rejoindre son époux derrière quatre murs n'était pas une possibilité acceptable. Pourquoi, naturellement, "manipulée" ? Elle est l'une des rares personnes qui a pu se présenter face au président sortant, les personnes potentiellement dangereuses politiquement ayant été soigneusement écartées par le pouvoir en place. Alors, oui, à Vilnius, elle est assurément influencée. Mais ne lui laisser aucun libre arbitre, capacité d'analyse personnelle, pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas de "culture" politique, d'habitude des conférences de presses, et que, comme tous, elle révèle ses faiblesses face à des journalistes ? J'ose, pourquoi cette femme devenue politique dans ces circonstances n'aurait-elle pas les épaules ?

    Loukachenko joue en ce moment un jeu dangereux. Après avoir, en début de campagne, houspillé le Kremlin (pas avec de complets torts, les marionnettes Wagner n'étaient pas là par hasard, et il s'est toujours voulu indépendant de cette Russie dont il dépend), il joue la carte anti-occidentale à fonds en dépit de l'absence de risque (là encore, pas à complets torts, il se sait surveillé aussi par ce camp, mais l'occident qui n'a pas bougé un pion pour l'Ukraine bougera encore moins pour la Biélorussie : le risque d'ingérence directe du type CIA dans le Chili d'Allende est nul). Mais militariser les tensions qui ne le sont pas, faire croire qu'il peut être agressé physiquement par un ensemble de manifestations qui sont restées, dans leur immense majorité, pacifistes, démontre qu'il se moque de la légitimité du pouvoir, seul le pouvoir l'intéresse.

    Seul le Kremlin peut imaginer une porte de sortie douce, lui n'en veut pas. La seule question est laquelle. Ni le Kremlin ni l'Occident, et encore moins les Biélorusses ne veulent d'une deuxième Ukraine.

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    1. Voici une argumentation parfaitement biaisée)) Mais l'important dans ce que vous écrivez est que vous reconnaissez qu'elle n'a jamais eu l'intention d'être élue. Donc vous confirmez le point de vue de ce texte. Par ailleurs, en ce qui concerne "l'objectivité" : 1) c'est un blog, où j'exprime mmon point de vue; 2) "l'objecivité" des médias étant telle, que je peux ici rééquilibrer la balance.

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    2. Le commentaire de lecteur "Anonyme" est un vrai "sac embrouilles" !
      J'ai l'impression que c'est quelqu'un qui est démagogue et qui pratique la pensée circulaire ?
      Et par moment je me demande ci ce n'est pas un "troll" qui balance des phrases sans queue ni tête ?
      Dans ce cas serait-il une preuve que votre blog commence à taper fort et loin dérangeant des des faiseurs "du prête à penser" ?

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  4. Pour ma part, je considère que ceux qui jouent un jeu dangereux sont en Occident. On ne peut manquer de relever qu'alors que le climat social était serein en Biélorussie ( à titre indicatif, le niveau des retraites est 3 fois celui en Ukraine et le coût de la vie, la moitié, d'après l'évaluation d'une amie dont la mère y a voyagé récemment, mais aussi jadis, et a pu par ailleurs faire une étude comparative de l'évolution des niveaux de vie en Russie (où elle vit), en Biélorussie et en Lituanie où elle visite ses amies de l'époque soviétique, toutes sont des professeurs d'université ou des médecins - sauf que la médecin est devenue caissière en Lituanie et que toutes les riches fermes sont devenues des ruines).
    Alors pourquoi cette explosion soudaine, en Biélorussie, alors que le Covid n'y a fait que 603 morts : du fait du système de santé ... et sans masques ni confinement ?

    Eh bien l'explication logique est forcément ailleurs, où là les enjeux sont vifs : Joe Biden et sa clique qui se sont illustrés lors du Maïdan, ont en point de mire la présidentielle et ce n'est certainement pas avec un programme social qu'ils comptent combattre Trump...il faut motiver les soutiens de l'Etat profond. Au Venezuela, Guaido est grillé ...il n'avait d'ailleurs pas non plus la vocation d'être élu, mais juste de provoquer un chaos médiatisé et justifiant une invasion ( les USA n'ont pas renoncé).
    Or, avant même l'élection au Bélarus, des troubles étaient prévus et parfaitement organisés depuis la Pologne, via un média, Nextia, et par l'envoi d'émeutiers : un jeu dangereux, on en conviendra. C'est parfaitement acté : un ami polonais en a même été avisé par des Polonais de Varsovie, tout fiers"d'aller apporter la liberté au Bélarus"selon leurs propres mots. l'ingérence existe donc bel et bien, et sans complexe. Difficile de croire tout de même à l'innocence totale de l'oie blanche Tikhanovskaïa qui de son propre aveu n'a jamais souhaité devenir présidente, lorsqu'elle pose avec BHL et sinon, fraie avec des professionnels ...elle sait qu'elle joue un rôle d'amorce, pour ensuite disparaître... comment une véritable candide oserait-elle revendiquer la victoire avec 10% contre 80% ? Que se passerait-il si on lui donnait le pouvoir ? on aurait alors un véritable chaos, et l'invasion probable de groupes armés étrangers occidentaux...
    Ensuite, question "irresponsable provocation", que dire des manoeuvres de l'OTAN qui depuis 10 ans singent l'Occupation militaire de Kaliningrad ?
    Que dire de ces concours d'une école de diplomatie espagnole qui il y a 3 ans avait proposé comme sujet : " suite à l'occupation militaire du Bélarus par la Russie : que doit faire l'UE pour contrer les Russes ?"

    Je trouve Loukachenko bien posé par rapport à toutes ces velléités d'agression occidentale, où l'UE n'a rien à gagner, à part son propre anéantissement, pour les beaux yeux des Etats-Unis, un thème qui n'est pas sans rappeler celui du Cheval Roux, d'Elsa Triolet...

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  5. C'est approche progressive des frontières de la Russie, laisse malheureusement entrevoir le projet final de cette opération d'envergure, qui a débuté en Ukraine et s'est poursuivi en Georgie. Les exercices de l'Otan et le permanent message anti russe dans les médias, dévoilent également les buts de l'Europe et des Etats Unis. C'est pourquoi il me semble que les Russes ne laisseront pas se faire un changement de pouvoir en Bielorussie. Il en va de leur survie.

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  6. Je me force à croire que Vladimirrrr' va bondir tout d'un coup sur ces rats minables et puants de l'Otan ... je me force , car je n'y crois pas beaucoup . C'est très triste .

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  7. Il n'est pas simple de se débarrasser de l'OTAN.L'Armée US, dont l'Occupation dure depuis environ 75 ans, n'est présente que par la volonté des élites collaborationnistes européennes.
    Comment peut-on croire à une volonté agressive de l'URSS ou de la Russie à l'encontre du monde et de l"Europe, alors qu'elle a débarrassé ceux-ci du nazisme et du fascisme ? et pourtant cette idéologie fonctionne chez une bonne partie des peuples libérés, mais elle fonctionne surtout du fait de ses élites politiques corrompues et qui à défaut de l'ordre nazi qu'elles chérissaient (les élites économques) - ou au mieux dont elles s'accommodaient (certains gouvernements réfugiés à Londres : pourquoi à Londres ?).
    En soi, c'est un non-sens. Mais ce non-sens devient vérité, comme tout mensonge asséné, suivant l'adage de Goebbels (dont la belle-famille (par sa femme) richissime possède BMW).
    On ne mesure pas vraiment l'emprise de l'OTAN en Europe, sinon les peuples occidentaux se révolteraient : rien qu'en Italie ( qui n'a pas agressé les Etats-Unis, mais dont la Résistance a éliminé Mussolini dès 43), il y a 116 bases militaires US, soit de l'OTAN, soit secrètes ( interdites aux Italiens, qui ne sont donc pas souverains sur leur territoire. De plus, l'OTAN équipe ses avions d'ogives nucléaires, adaptables sur les avions italiens, alors que l'Italie n'a pas droit à l'arme nucléaire. Et c'est pareil pour les autres Etats occupés par l'OTAN, la France et l'Angleterre possédant leur propre arsenal nucléaire, refusant sur leur sol la présence d'armes nucléaires commandées par les Amérirains.
    Dans une guerre conventionnelle, je ne vois pas les Etats-Unis vaincre la Russie : ils ont échoué en 18 -au moment de la Révolution bolchévique, et ils n'ont jamais affronté d'Etat puissant dans une guerre ( ils n'ont pas affronté le Reich, ils se sont précipités à Berlin pour justifier le partage de la Victoire, les troupes de la Wehrmacht préférant naturellement se rendre à un soi-disant ennemi contre lequel ils n'ont d'ailleurs commis aucun massacre de la population ni bombardement).
    Il y a un cas emblématique, la Libération de la Norvège par l'Armée rouge. Lorsque celle-ci a vaincu les troupes nazies par le Nord, et s'approche d'Oslo, les Alliés et le gouvernement norvégien à Londres poussent des cris d'orfraie : pas touche ! donc ils préféraient l'occupation nazie à la Libération par les Soviétiques. Finalement, sous la pression soviétique ( ultimatum), les Alliés ont dû exiger des nazis de quitter le pays, pour éviter que les Soviétiques ne les en chassent par les armes...

    Donc la Russie ne mènera pas une guerre, même avec de bonnes chances de victoires, pour libérer malgré lui un pays. C'est toujours la stratégie pacifique qui prévaut.
    Ici, on a du mal à le concevoir, car on est imprégné de mentalité et d'idéologie belliciste imputable à notre passé colonial, et surtout à la propagande atlantiste.

    Le seul moyen de nous débarrasser de l'OTAN et de toutes les armes nucléaires qu'il a disposées contre l'URSS puis la Russie partout en Europe, c'est de nous débarrasser de nos élites. Dès 1945, la CIA a financé une opposition de droite à De Gaulle, et une opposition "de gauche" au PCF, les deux vainqueurs de la Résistance. C'était une révolution colorée avant la lettre, mais très efficace : Deux ans après la fin de la Guerre, les deux partis de la Résistance étaient battus aux élections... et la SFIO atlantiste ( et très majoritairement pro-Pétain), par la main de Jules Moch, réprima par l'armée les mineurs du Nord en grève, ces mêmes mineurs qui menèrent une grève victorieuse contre l'Occupant, et le combattirent ( d'ailleurs, avec des prisonniers soviétiques évadés (Vasil Poryk), tandis que notre armée se rendit presque sans combat au Reich...
    Ne comptons que sur nous-mêmes pour combattre l'OTAN !

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