Chaque journée doit avoir son Saint, mais aujourd'hui nos habituels Saint-Jean et Saint-Paul ont été remplacés par des journées de quelque chose - l'homme ayant remplacé Dieu au firmament, il ne reste que ses exploits à célébrer. Hier, 12 avril, était la journée internationale du vol spatial habité, en l'honneur du premier vol habité dans l'espace réalisé par l'URSS avec Gagarine en 1961. Et c'est bien le problème, les Etats-Unis ne peuvent se permettre de transformer cette sainte journée cléricale en Saint-Gagarine, donc ils n'en parlent pas. Tentant ainsi de réécrire l'histoire, par l'effacement.
Le 12 avril 1961, Youri Gagarine ouvre la voie à l'homme dans l'espace en étant le premier à tourner en orbite autour de la Terre et, en cet honneur, l'ONU a baptisé cette journée du 12 avril du doux nom de "journée internationale du vol spatial habité".
Or, Gagarine est soviétique, un acquis de l'humanité ne peut venir d'un pays concurrent, qui en plus a été vaincu et accusé de tous les maux de la Terre. Les Etats-Unis ne peuvent se permettre dans leur combat global de perdre l'espace. Dans la même logique que pour la Seconde Guerre mondiale, où le rôle fondamental de l'Armée rouge est "oublié" dans les livres d'histoire et les discours officiels du "monde libre" pour finir par être oublié dans les esprits conditionnés, l'oubli de rappeler Gagarine doit faire oublier à terme le rôle de l'URSS dans ce domaine aussi. Puisque n'existe que ce qui est dit.
Ainsi, dans leurs déclarations publiques du 12 avril, célébrant les grands acquis américains dans la recherche spatiale, à aucun moment, ni même sur Twitter en russe, ni même sur Facebook, le Département d'Etat américain n'a pris la peine, ou plutôt le risque, de rappeler Gagarine, de célébrer cet exploît.
L'ambassade russe aux Etats-Unis a souligné, autant que déploré, cette tendance américaine à effacer de l'histoire ce qui n'entre pas dans le nouveau discours, afin de réécrire ainsi son rôle.
Et c'est en effet le cas, à la fois concrètement comme nous l'avons dit en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, mais bien au-delà c'est une technique de pouvoir, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. N'oublions pas comment l'armée américaine remportait bataille sur bataille dans le Viet Nam hollywoodien, comment dans les grandes productions qui inondent les écrans les Etats-Unis sauvent le monde, comment en établissant les normes du bien et du mal ils imposent leur système global de valeur. C'est justement ainsi qu'ils peuvent imposer leur monde, qu'ils peuvent asseoir leur pouvoir.
Les mots ont un sens, les mots ont un pouvoir, il est important de ne pas les oublier. Le 12 avril, finalement, c'est la Saint-Gagarine.
Parmi les "oublis" les plus outrageants de la part des USA figure le fait que la seconde guerre mondiale a été gagnée par l'ex-URSS qui a déploré la mort de 27 millions de personnes de mémoire...les productions hollywoodiennes s'en attribuent le mérite et cela marche à tel point que n'importe qui parmi les jeunes générations dira que ce sont les américains qui ont libéré l'Europe et qui ont gagné la guerre contre les nazis. Les propagandistes ne sont pas ceux qu'on croit.
RépondreSupprimerPS : pour en revenir à Gagarine, il est à souligner que les Russes sont les seuls dans le monde a avoir envoyé dans l'espace des êtres humains ces 60 dernières années sans déplorer une seule perte. Ce qui montre la haute fiabilité de la technologie aérospatiale russe moquée par certains qui la qualifient de terriblement rustique.
SupprimerPourtant, SpaceX pour faire voler ses premières fusées a eu recours pendant de nombreuses années et jusqu'à récemment au bon vieux moteur fusée soviétique RD180. SpaceX connaît d'ailleurs des échecs (explosions) depuis qu'elle n'utilise plus la technologie spatiale russe, signe que ce pays est en régression complète sur de nombreux plans, à tel point que certains se demandent si les Américains ont vraiment été sur la lune.
Au passgae il ne faut surtout pas oublier que pendant la WW, les américains avaient pour objectif prioritaire le centre d'essai de Peenemünde dirigé par Werner Von Braun, nazi notoire qui, recyclé comme beaucoup d'autres, ex de Walter Hallstein, est devenu le directeur de la NASA.... ce Von Braun étant à l'origine des fusées allemandes en particulier V et V2 qui ont tué des milliers de gens en Angleterre, sans compter les destructions.... comme toujours les USA signent leurs "succès" avec le sang des peuples ( pas le leur bien sur)...
RépondreSupprimerAu passgae il ne faut surtout pas oublier que pendant la WW, les américains avaient pour objectif prioritaire le centre d'essai de Peenemünde dirigé par Werner Von Braun, nazi notoire qui, recyclé comme beaucoup d'autres, ex de Walter Hallstein, est devenu le directeur de la NASA.... ce Von Braun étant à l'origine des fusées allemandes en particulier V et V2 qui ont tué des milliers de gens en Angleterre, sans compter les destructions.... comme toujours les USA signent leurs "succès" avec le sang des peuples ( pas le leur bien sur)...
RépondreSupprimerUn petit hors-sujet: La Russie met en place le visa electronique pour certaines régions de Russie. Néanmoins, Les Francais ont moins de choix que les Allemands ou les Suisses par exemple. Quriez-vous une idée sur les justifications d'une telle limitation?
RépondreSupprimerA part Marc Menant, dans l'émission Face à l'Info sur CNews, qui en a brossé un portrait terriblement sympathique, j'ai l'impression que pas grand monde en a parlé en France. Pourtant, le 1er homme dans l'espace, ce n'est pas rien.
RépondreSupprimerEn plus de Youri Gagarine, il faut également rendre hommage à des chiens errants qui ont été récupérés et dressés en vue des premiers voyages dans l'espace d'êtres vivants, ce qui a valu aux chiennes Belka et Strelka d'être décorées, naturalisées et exposées au musée des conquérants de l'espace. On doit à ces petites chéries nos premières connaissances sur l'astrobiologie.
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