TF1 a réalisé un reportage sur le Donbass, étonnant pour le paysage audiovisuel français, totalement à contre-courant de la ligne politico-médiatique officielle. L'Ukraine n'a pas particulièrement apprécié la chose et, selon des sources russophones, l'ambassade d'Ukraine aurait téléphoné à TF1 pour le faire savoir. Nous vivons une époque merveilleuse ...
Au JT du 7 février, les téléspectateurs français ont dû avoir un choc : cela fait des années qu'on leur explique que l'agression vient du Donbass, que là-bas vivent des militaires russes, etc. Or, le reportage montre des gens, civils, de tout âge, fatigués par les bombardements de l'armée ukrainienne, montre des maisons détruites par les bombardements de l'armée ukrainienne, montre une population plus victime que bourreau.
Si vous ne l'avez pas vu, regardez ici ce reportage . Il va en sens inverse de l'opération de démonisation des habitants du Donbass, dits "occupés" par la Russie quand ils ne sont pas soi-disant des militaires russes. Or, l'on y voit des civils interrogés par la journaliste et lui répondant naturellement en russe.
Tout discours global, totalitaire par nature, ne peut se permettre de nuance. Selon Anastasia Popova, l'ambassade d'Ukraine à Paris a téléphoné à TF1 pour les prévenir : si leur journaliste met encore les pieds en Ukraine, elle sera interpellée. Selon nos sources sur place, qui ont participé à ce reportage, TF1 est furieux.
Mais pas suffisamment pour l'exprimer publiquement. Il ne faut pas trop porter atteinte au mythe de l'Ukraine post-Maïdan enfin démocratique, depuis qu'elle est armée et formée par l'OTAN. Or, menacer des journalistes pour faire objectivement leur travail, ce qui est courant en Ukraine, n'entre pas dans le joli tableau spécialement peint pour l'Occident.
Quel dommage que nos journalistes français n'aient pas le courage d'aller au bout de leur travail, la démocratie s'en porterait réellement beaucoup mieux dans nos contrées.
Enfin un peu de vrai journalisme, pas celui qui consiste à ne se référer qu'aux dépêches AFP !
RépondreSupprimerMême s'il n'était pas trop difficile de se tenir informé sur la réalité de ce conflit armé et des arcanes politiques le sous-tendant, ça fait toujours plaisir à lire !
Hélas, sur le terrain, combien de pauvres gens souffrent encore inutilement de cette ignominieuse mascarade !
Il faut en effet du courage aux journalistes et à leurs médias pour diffuser librement les résultats d'enquêtes qui dérangent et j'espère que TF1 ne se laissera pas intimider. Comme vous dites, « Nous vivons une époque merveilleuse ... » Souhaitons que ce reportage en entraînera d'autres.
RépondreSupprimerCe qui m'amène à rappeler le documentaire DONBASS de la jeune réalisatrice Anne-Laure Bonnel qui, dès 2015, a visité le Donbass pour mieux saisir la situation et prendre le poul de la population. C'est à cette époque et suite à son reportage que j'ai vraiment pris conscience de ce qu'il se passe là-bas car aucun organe de presse occidental n'osait regarder le conflit en face.
Son documentaire débute avec le discours de campagne présidentielle de Petro Porochenko de décembre 2014. Il donne son avis très édifiant, ainsi que par le ton, sur la population de l'Est de l'Ukraine :
« Nous aurons du travail et eux non ! Nous aurons les retraites et eux non ! Nous aurons des avantages pour les retraités et les enfants, eux non ! Nos enfants iront à l'école et à la garderie, leurs enfants resteront dans les caves ! Parce qu'ils ne savent rien faire. Et c'est comme ça, précisément comme ça, que nous gagnerons cette guerre. »
Ceux qui, après son élection, l'ont ensuite invité et accueilli officiellement en Europe et en Amérique ne connaissaient peut-être pas le personnage — c'est leur seule excuse —, mais il n'est jamais trop tard pour le leur rappeler.
L'extrait de son discours constitue les 30 premières secondes du film :
https://www.youtube.com/watch?v=6Oh-IE2zmJc
Non, la guerre du Donbass n'a vraiment rien de noble.
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Bellefontaine
Ce reportage informatif (enfin!) montre bien qu'il y a une ligne de fracture dans les rédactions occidentales. Un jour ils peuvent agiter la menace d'une invasion imminente, le jour suivant éditer un article qui fait la juste part des "préoccupations légitimes" de la Russie, ou présenter des éléments plus nuancés et plus objectifs. Mais les rédactions sont sous la pression constante de ces vrais tambours de guerre que sont les agences de presse, qui comme Bloomberg préparent des titres à l'avance (!!!). Cet incroyable aveux n'a d'ailleurs pas été plus souligné que cela alors que cela donne un aperçu fortuit mais inouï de l'odieuse machine qui nous intoxique jour après jour.
RépondreSupprimerFélicitations à TF1 d'avoir ENFIN montré autre chose que la "thèse officielle" qui est FAUSSE !!! Dommage de ne pas avoir été plus loin dans la vision de ce que subit cette population civile bombardée par Kiev , en ce compris des enfants ! Quant à la fureur de Kiev , simple : il n'y a que la vérité qui blesse !
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