Sous la baguette de l'OTAN, les pays européens déclarent renforcer leur présence militaire dans les pays limitrophes européens de la Russie. La réponse ainsi apportée par l'OTAN à la demande russe de retirer les troupes étrangères de Roumanie et de Bulgarie souligne, pour ceux qui avaient encore des doutes, que les Etats-Unis ne sont pas dans une logique de négociation. Cela s'accompagne par ailleurs d'une campagne médiatico-politique d'évacuation du personnel diplomatique des chancelleries atlantistes à Kiev. Chaque rencontre bilatérale entraînant une escalade, non pas uniquement du discours, mais aussi des forces en présence, peut-être est-il temps pour la Russie d'en tirer les conséquences et de changer de tactique : toute période n'est pas adaptée à la diplomatie - active et officielle.
La Russie avait demandé, dans le cadre de ses exigences réciproques de sécurité, le retrait des forces militaires étrangères, notamment de Bulgarie et de Roumanie. La question de la présence permanente de forces militaires étrangères sur le sol d'un pays "souverain" devrait, en effet, soulever des questions, justement de souveraineté nationale.
La réponse a été apportée. Tout d'abord, l'UE a déclaré que la présence de troupes étrangère sur le sol des pays européen est une question de politique européenne interne, manifestement à la différence de la présence de forces militaires russes en Russie, qui est certainement une question de politique internationale. Mais au-delà des déclarations politiques, l'OTAN a décidé de renforcer la présence militaire dans les pays d'Europe de l'Est, notamment en Bulgarie et en Roumanie, en plus des pays Baltes. Ainsi, le Dannemark envoie une frégate en mer Balte et quatre F16 en Lituanie, l'Espagne joint ses bâtiments maritimes aux forces de l'OTAN et envisage d'envoyer des avions de chasse en Bulgarie, la France s'est déclarée prête à envoyer des forces armées en Roumanie, la Hollande envoie en Bulgarie deux avions de chasse F35 en avril et transfert un bâtiment maritime et des unités terrestres dans les forces de réserve de réaction rapide de l'OTAN, et bien entendu les Etats-Unis envisagent de renforcer leur présence militaire en Europe de l'Est, qui se monte déjà à plus de 70 000 soldats et civils en Europe (voir notre texte ici).
Evidemment, tout cela en raison de la fameuse "invasion russe" prochaine, tant attendue à force d'être annoncée par les médias atlantistes, qui reprennent le calendrier géopolitique des forces qui les gouvernent, comme le fait Bloomberg en attribuant au dirigeant chinois, selon une déclaration d'un fantomatique diplomate chinois, la demande faite à Poutine de ne pas envahir l'Ukraine pendant les JO de Pékin, déclaration totalement et volontairement fausse, faisant des médias un simple instrument à la botte des intérêts américains.
Dans le même ordre des choses, nous avons vu ce week-end s'enchaîner les déclarations, affirmant tout d'abord l'évacuation cette semaine des diplomates américains à Kiev avec leur famille, ensuite le démenti du Département d'Etat, pour finalement ce matin tomber sur l'affirmation de l'ordre de départ "volontaire" d'une partie des diplomates américains de Kiev avec leur famille :
"The United States on Sunday ordered the departure of family members of staff at its embassy in Ukraine, citing the continuing threat of military action from Russia. The U.S. State Department also authorized the voluntary departure of U.S. government employees and said Americans should consider departing immediately. (...) The State Department also said it was authorizing the "voluntary departure of U.S. direct hire employees.""
Le Département d'Etat américain a été suivi par la Grande-Bretagne, qui annonce le rapatriement de plus de la moitié de son personnel diplomatique en poste à Kiev ... face à la "menace russe". Selon les médias ukrainiens, la France envisage également l'évacuation de son personnel diplomatique.
Accuser l'autre de ce que l'on veut faire soi-même est un classique, mais les Etats-Unis sont-ils vraiment prêts à lancer une guerre en Europe ? Et les Européens sont-ils à ce point faibles et dépossédés d'eux-mêmes qu'ils pourraient envisager de s'engager dans un conflit, à l'encontre de leurs propres intérêts, contre la Russie, avec laquelle ils cohabitent sur le Continent européen ?
C'est pour l'instant encore difficile à croire, d'autant plus qu'une guerre globale est déjà en cours. Revenir à une guerre classique renforcerait les Etats et induirait une épuration nationale des élites dirigeantes, ce qui n'est absolument pas dans l'intérêt de la globalisation. A moins que le processus lancé ne soit plus contrôlable.
A suivre.
Les efforts entrepris pour parvenir à couler l'économie des différents pays qui composent ce machin que l'on nomme l'union européenne, finiront j'en suis sûr, par être couronnés de succès.
RépondreSupprimerVu de loin, comme c’est mon cas, on a l’impression que l’Occident est en plein pétage de plombs, sa presse et ses hommes politiques sont en pleine hystérie complotiste. On a l’impression de revivre l’affaire Dreyfus façon American King Size en Technicolor et en Dolby Surround 5+1 4 K.
RépondreSupprimerSi on dézoome encore un peu plus, on a franchement l’impression d’avoir d’un côté une meute de chiens sauvages les yeux hagards et la bouche pleine de salive filandreuse, et d’un autre un ours qui vient de terminer sa sieste et qui recherche une petite tranche de saumon à grignoter pour son quatre heures. Le contraste est saisissant. Dit autrement, l’OTAN, les USA et l’UE font figure de psychopathes, en mode schizophrénie paranoïde, tandis qu’en face, on a des professionnels calmes, sereins, détendus, qui essaient d’expliquer patiemment à des gamins totalement débiles ce qu’est le droit international (l’entrevue de Baerbock avec Lavrov est intéressante : la Miss s’est pris une taule dans les gencives, du genre : « Quand tu connaîtra ton boulot, tu pourras venir me voir, en attendant, reprends tes études et laisse-tomber ta prose écolo, nous on a le plus grand domaine naturel du monde ») .
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, je n’ai jamais eu l’âme d’un psychiatre, même si les fous m’aiment bien, et je ne voudrais pas être à la place de Lavrov, Choïgou et Poutine.
Cela dit, tout ce cinéma sera prolongé tranquillement jusqu’aux élections de midterm aux USA en fin d’année, et ensuite, les Yankees signeront ce que les Russes voudront, et feront passer la négociation pour une victoire mondiale contre le communisme. LOL.
@Camembert ; vous parlez de droit international , alors parlez nous de la Crimée en droit international : son annexation après son invasion par les hommes verts a t elle été reconnue en 2014 par l ONU ? A quel pays appartient la Crimée selon le droit international ? Après avoir répondu à ces questions simples pensez vous que Lavrov puisse parler de droit international sans déclencher l'hilarité générale telle la troupe devant un comique troupier ?
SupprimerCourageux Anonyme, si l'on parle de droit, justement, la Crimée était ukrainienne avec un statut autonome jusqu'en 2014 et est désormais juridiquement russe. En 2014, l'Etat ukrainien a été détruit par la révolution, ce que les pouvoirs ukrainiens revendiquent par ailleurs sur la scène internationale pour ne pas avoir à remplir les obligations internationales prises par l'Ukraine avant 2014. Cette rutpture de l'étaticité a permis le référendum criméen et le rattachement de la Crimée à la Russie. Bref, cher Anonyme, si l'on parle justement sérieusement sans déclencher d'hilarité générale, le problème n'est pas juridique, mais géopolitique. Car en Crimée, les Atlantistes ont perdu la face et ne s'en remettent pas.
SupprimerLa Crimée est juridiquement russe , bon je vois que vous aussi vous avez des pproblèmes avec le droit international quand il ne va pas dans votre sens .
SupprimerL'appartenance de la Crimée après le "referendum a été déterminé ce jour là :
https://www.un.org/press/en/2014/ga11493.doc.htm
L'existence juridique d'un Etat dépend de sa souveraineté (intérieur), la reconnaissance politique d'un Etat dépend du contexte géopolitique (extérieur). Ne mélangez pas tous les concepts.
Supprimer@Karine Bechet-Golovko : Merci ! La propagande anti-russe a été très efficace et il en restera toujours quelque chose dans un siècle...pendant ce temps-là, les cerveaux lavés qui n'en peuvent plus de baver sur la Russie au sujet de la Crimée ont oublié toutes les exactions illégales et sordides commises par les USA un peu partout sur la planète ces 70 dernières années.
SupprimerPlutôt qu'une guerre imminente, ne doit-on pas plutôt interpréter ces gesticulations comme d'une part un moyen pour l'OTAN de justifier son existence devenue sans objet à la chute de l'URSS, et d'autre part à justifier dans les pays européens toujours plus de dépenses militaires bénéficiant aux affidés du CMI atlantiste ?
RépondreSupprimerLa fussie fait ppartie de l europe il faudrait en tenir compte plutot que s invectiver
Supprimer"La Russie fait partie de l'Europe..." : là est justement tout le noeud gordien du problème. De Gaulle soutenait une Europe "de l'Atlantique à l'Oural" dans laquelle les Etats-Unis ne pourrait pas trop peser. Idem pour POutine il y a quelques années. Il s'est passé l'opposé : l'UE a été créée pour mettre en place une basse-cour de l'Ouest Européen nourrie au bon grain de Washington, et les anciennes républiques soviétiques anti-russes ont rejoint de giron de l'OTAN via l'UE. La vison américaine de l'Europe s'oppose à l'intégration de la Russie dans l'Europe. C'est un choix stupide qui va dans le sens contraire de l'histoire et du progrès économique et technique des Européens. C'est un pari perdant. La Russie a désormais fait son choix : "l'Europe, ce sera sans nous les gars, nous on va vers l'Est !". Sur le plan des résultats de ces 20 dernières années, il n'y a pas photo, le néolibéralisme américain a tout faux et a précipité les Américains dans l'ultra-pauvreté (plus de 80 %des Américains sont éligibles aux bons alimentaires). La Russie récupère tranquillement de son dépeçage organisé des années 90, et la Chine trace désormais sa route comme première économie mondiale. Il est urgent de considérer les USA comme un pays fini dont le déclin est très avancé et qui craque de partout avant un effondrement imminent.
SupprimerFace à une menace sérieuse, la logique qui prédomine logiquement, ce n'est pas celle de la négociation, c'est celle de la défense.
RépondreSupprimerOrlov optimiste comme toujours.
RépondreSupprimerhttps://lesakerfrancophone.fr/previsions-geopolitiques-a-court-terme
Zemmour vient à l'aide de la Russie : https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/01/25/jean-pierre-pernaut-a-fait-quatre-avc-depuis-son-vaccin-sa-femme-vient-le-dire-a-la-tele-avec-le-professeur-raoult-et-le-brave-hanouna-aussitot-trainee-dans-la-boue-un-vip-ne-peut-pas-tomber-a-c/